Analyser et comprendre l’emprise sectaire à travers une instruction exemplaire, tel était l’objectif du colloque organisé par l’ADFI Normandie, le 26 février 2014, à Caen.
« Le Parc d’Accueil de Lisieux » concernait un petit groupe d’adeptes vivant en communauté, et totalement soumis à Françoise Dercle1. Dans cette affaire, vingt et une personnes, principalement des couples et quelques familles avec enfants, se sont portées parties civiles. Elles ont été accompagnées par l’UNADFI à la demande de quatre d’entre elles. Six des personnes, au départ mises en examen pour avoir participé aux violences, n’ont pas été poursuivies, le juge d’instruction ayant considéré qu’elles avaient été sous emprise d’une force ou d’une contrainte à laquelle elles n’ont pu résister.
Françoise Dercle a été condamnée le 16 octobre 2013 par la Cour d’Appel de Caen à la peine maximale de 5 années de prison ferme avec publication de cette décision.
Marie Jeanne Deschamps, Présidente de l’ADFI Normandie, a accueilli les participants, et présenté le colloque comme une occasion de mieux comprendre, à partir de cette tragique affaire qui a marqué sa région, ce qu’est l’emprise mentale. Elle a souhaité que ce cas d’école permette de donner à tous ceux qui pourraient être confrontés à des situations d’emprise de nature sectaire, les outils nécessaires à la compréhension de ce phénomène souvent
mal connu.
Yannick Le Roy, commandant au SRPJ de Basse Normandie, a rappelé quels furent les principaux acteurs sans lesquels l’enquête n’aurait jamais existé : l’ADFI Normandie et l’Unadfi, la Miviludes, le Procureur de la République, les juges d’instruction, les experts psychiatres et psychologues. Il aura fallu neuf années d’opiniâtreté pour confondre ce groupe dérivant, dirigé par Françoise Dercle ; deux ans et demi se sont écoulés entre le début de l’enquête préliminaire et l’intervention dans le groupe. (…)
