Rudy Hannon et Sorek Minery, membres de la secte « The Work », sont inculpés pour le meurtre d’un dirigeant du mouvement, Paul Sweetman, perpétré en 2004. Même s’il ne fait pas de doute que les deux hommes sont impliqués, l’enquête n’a pas réussi à déterminer qui avait porté le coup fatal à Sweetman. Si les deux hommes ont plaidé non-coupables, celui que la justice désignera comme responsable risque la prison à perpétuité.

Paul Sweetman nommé le « Saint-Esprit » était le numéro deux du mouvement. Selon certains témoignages, il était au centre d’une lutte interne pour le contrôle de la secte après la mort du leader, Julius Schacknow, en 1996. Dès 1985, d’anciens membres de la secte avaient témoigné sur les méthodes d’intimidation, d’humiliation et de terreur profondément ancrées dans le fonctionnement du groupe.

En 2016, lorsque des policiers l’ont interrogé, Minery a déclaré que dans les mois précédant le meurtre Hannon avait essayé de le convaincre que Sweetman « devait être assassiné », selon la volonté de Dieu, parce qu’il battait sa femme Joanne. Hannon l’aurait finalement tué, Minery l’aurait démembré. Hannon a narré le même scénario… en inversant les rôles !

Ce groupe est né en 1973 dans le New Jersey avant de s’installer dans le Connecticut. Trente années durant, Julius Schacknow en a dirigé les centaines de membres. C’était un prédicateur fondamentaliste marié à sept épouses. Il prétendait être Jésus-Christ réincarné et accomplir « L’oeuvre de Dieu » (« The Work » of God).

Mis en cause pour des pratiques commerciales illégales, Julius Schacknow a été également accusé d’abus sexuels sur des membres féminins de la secte (y compris les mineures). En 1988, sa belle-fille l’a poursuivi en justice, affirmant avoir été agressée sexuellement pendant sept ans, à partir de l’âge de 11 ans. L’affaire a été réglée par une indemnisation transactionnelle d’un montant non divulgué empêchant ainsi tout jugement.

(Sources : My Record Journal, 23.08.2018 & Courant, 28.09.2018)