Agressive Christianity

Le procès de Deborah Green, leader de la secte chrétienne fondamentaliste Agressive Christianity1, et de son gendre Peter Green, a débuté au tribunal de district de Grants (Washington). Tous deux risquent la prison à perpétuité pour des faits de viols, d’enlèvement et de maltraitances d’enfants.


Le procureur a déclaré que la plus jeune victime était un nourrisson capturé en Ouganda et maltraité tout au long de sa vie par Déborah Green et d’autres membres de la secte. Aujourd’hui adulte, elle raconte avoir été « brisée » dès l’enfance et doit encore lutter pour trouver confiance en elle. Dépeignant des années de tortures, elle peine encore à se remettre physiquement et émotionnellement ; elle a dû subir onze interventions chirurgicales réparatrices.

Une autre victime a déclaré avoir enduré durant des années des sévices sexuels de la part de Deborah Green et de son gendre.

L’année dernière, la police a retrouvé onze enfants enfermés, les plus jeunes ayant à peine 4 ans. Elle a également déterré le cadavre d’un enfant mort depuis au moins deux ans dont le décès n’avait pas été déclaré.

Deborah Green a fondé ce groupe paramilitaire avec son mari James, à Sacramento (Californie) en 1981 avant de s’installer à Fence Lake (Nouveau Mexique).

Agressive Christianity se décrit comme un groupe de « révolutionnaires pour Jésus ». Il fournit une boîte de « munitions spirituelles » à quiconque se soumet. Tous portaient l’uniforme militaire ; les Green étaient les « généraux » de cette armée de Jésus.
La secte tire sans doute son nom d’un sermon, « Christianisme agressif », de Catherine Booth, cofondatrice de l’Armée du Salut, à laquelle appartenaient les Green dont les écrits comportaient des propos antisémites et homophobes.

Les dirigeants de la secte punissaient physiquement les membres. Ils les forçaient à travailler péniblement. Ils ne déclaraient pas les enfants nés au sein du groupe et refusaient de les soigner lorsque c’était nécessaire. Le fils de Deborah Green, Joshua Green, et quatre autres membres ont été arrêtés en août 2017 pour ne pas avoir déclaré les naissances de leurs onze enfants.

Les adeptes qui se plaignaient étaient soumis à un procès interne. C’est Deborah Green, juge et « Dieu », qui rendait le verdict. Les « condamnés » étaient alors conduits dans des hangars isolés sans commodité et séparés de leurs enfants.

Julie Gudino, qui a rejoint l’organisation en 1984 était membre depuis 20 ans. « Je déteste les choses qu’elle a faites » a-t-elle déclaré aux jurés, mais « on m’a dit que j’irais en enfer si je quittais le groupe. (…) Je l’ai cru. J’ai été soumise à un lavage de cerveau. »

Le Southern Poverty Law Center a recensé ce mouvement parmi les groupes à caractère haineux.

(Sources : Associated Press, 20.09.2018 & KRQE Media, 26.09.2018 & Wikipedia, version anglaise)

1. Groupe également connu sous le nom de Holy Tribal Nation, Free Love Ministries ou Life Force Team