Le 8 juillet marque le deuxième anniversaire de l’assassinat de l’ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe, tué par balle à Nara. Depuis, les problèmes liés à l’Église de l’Unification et au sort des « membres de la deuxième génération » restent non résolus.
De nombreuses personnes se sont recueillies sur le site où le plus ancien Premier ministre du Japon a été abattu lors d’un discours de campagne, à Nara, dans l’ouest du Japon, le 8 juillet 2022. À Nagato, dans la préfecture de Yamaguchi, où se trouvait la circonscription de Shinzo Abe, sa veuve Akie s’est rendue sur sa tombe et a assisté à un service commémoratif.
L’assaillant de 43 ans, Tetsuya Yamagami, a été mis en examen pour meurtre. Il a déclaré aux enquêteurs qu’il en voulait au groupe religieux controversé en raison des énormes dons faits par sa mère. Il aurait ciblé Abe car son grand-père, l’ancien Premier ministre Nobusuke Kishi, a contribué à l’introduction de l’Église de l’Unification au Japon. Son procès devrait se tenir en 2025.
L’Église de l’Unification a été fondée en Corée du Sud en 1954 et a obtenu son statut de corporation religieuse au Japon en 1964. Kishi a soutenu un groupe politique anticommuniste lié à l’Église de l’Unification, créé au Japon en 1968. À la suite de l’incident, le parlement japonais a adopté une loi interdisant les dons sollicités de manière malveillante, tandis que le gouvernement a demandé à la Cour de district de Tokyo d’émettre un ordre de dissolution de l’Église de l’Unification en raison des pratiques de sollicitation de dons. La dissolution priverait le groupe, connu officiellement sous le nom de Fédération pour la paix mondiale et l’unification, de ses avantages fiscaux en tant que corporation religieuse, bien que l’organisation puisse continuer ses activités au Japon.
Les « membres de la deuxième génération » disent qu’ils luttent toujours « contre les conséquences d’être nés dans une famille de fervents adeptes » expliquant « ne pas avoir accès à l’enseignement supérieur ou à l’emploi ». Pour eux, « les mesures prises par le gouvernement sont insuffisantes ». Le procès est très attendu « pour clarifier davantage les motivations derrière cet acte tragique ». En attendant, l’influence politique d’Abe persiste bien que sa faction au sein du Parti libéral-démocrate ait été dissoute suite à un scandale de financement.
(Source : Kyodo News, 08.07.2024)
A lire sur le site de l’Unadfi : Assassinat de Shinzo Abe, collusion entre le gouvernement et la secte Moon : https://www.unadfi.org/actualites/groupes-et-mouvances/lassassinat-de-shinzo-abe-collusion-entre-le-gouvernement-et-la-secte-moon/
A lire sur le site de l’Unadfi : Le tribunal de Tokyo se penche sur le sort de l’Eglise de l’Unification : https://www.unadfi.org/actualites/groupes-et-mouvances/le-tribunal-de-tokyo-se-penche-sur-le-sort-de-leglise-de-lunification/