Mike Rinder a passé 45 ans dans les rangs de cette Eglise. Il a écrit un livre sur ce qu’il appelle aujourd’hui une « prison mentale » et espère que ses mots en sauveront d’autres personnes, notamment ses enfants restés dans l’organisation. Présentation de l’autobiographie A Billion Years: My Escape From a Life in the Highest Ranks of Scientology.
D’Australie, il a été emmené en Angleterre par sa famille à l’âge de 5 ans. Il grandit aux côtés de la Scientologie. A 18 ans, Rinder rejoint la Sea Org, l’ordre prestigieux assigné à la gestion de l’Eglise.
Dans sa vingtaine, il devient père mais ne voit que très rarement ses enfants. Il explique que les bébés étaient confiés quelques jours après leur naissance aux crèches de la Sea Org où ils étaient pris en charge sept jours sur sept, du matin jusqu’à minuit.
Il évolue pendant 45 années dans le mouvement et devient même cadre supérieur. Il travaille 7 jours sur 7, 14 heures par jour pour un revenu hebdomadaire de 50 dollars. Dans les années qui suivent la mort de Ron Hubbard (fondateur de la Scientologie), ses croyances sont ébranlées et notamment avec l’arrivée au pouvoir de David Miscavige à la tête du groupe, qui l’aurait agressé physiquement. A 62 ans, il décide de tout quitter et de s’évader. Il se cache, retire les piles de son téléphone, n’utilise que de l’argent liquide et reste en mouvement. Il rencontre d’anciens scientologues qui l’aident à entamer sa nouvelle vie et tente d’écrire à la mère de ses enfants, Cathy, pour lui demander de le rejoindre et de fuir le groupe. Elle lui répond par un « va te faire foutre ». Quant à ses enfants, ils publient une lettre ouverte pour le renier. Aujourd’hui, avec ce livre, le père espère sauver d’autres vies. De son côté, même s’il n’est plus sous emprise, Rinder se croit toujours surveillé et consacre une grande partie de son temps à dénoncer les agissements de la secte.
(Source : The Guardian, 17.11.2022)