Albert M., professeur de Taï-Chi originaire de Saint-André (La Réunion), a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire fin janvier pour agressions sexuelles, viols et abus de faiblesse. Il a été interpelé suite aux plaintes déposées par deux de ses élèves auprès de la section de recherche de la gendarmerie de Saint-Denis.
L’homme de 64 ans enseigne le Taï chi ainsi que le Qi Gong. Professeur autoproclamé, il forme aussi ses élèves, pour l’essentiel des femmes, à devenir à leur tour professeur. Il ne peut pas délivrer de diplômes, mais les jeunes femmes en ont obtenus en se formant auprès d’autres organismes. Une fois ses élèves installées, il continue de superviser leur travail en visitant les dojos où elles enseignent.
Ayant un sens aigu de l’observation, Albert M. propose aux élèves les plus fragiles psychologiquement un suivi individuel pour « détecter leurs difficultés et en sonder les raisons profondes afin de les aider à faire de vrais choix ». Mélangeant méditation, Taï-chi et relaxation, les séances deviennent plus intimes et, sous prétexte d’échanges d’énergie ou de déblocage des chakras par des massages et appositions des mains, il abuse sexuellement d’elles. Mais son emprise ne s’arrêtait pas là : selon les victimes, sa femme et lui se sont immiscés dans la vie familiale de leurs élèves, allant jusqu’à dicter leur choix alimentaire ou chercher leurs enfants à l’école.
Mais d’autres adeptes, devenues ses maîtresses, ne s’estiment pas victimes de leur maître. « Elles jurent qu’elles ont des relations intimes librement consenties avec lui ». Pourtant, l’emprise exercée par le gourou est si forte que l’une d’elle va jusqu’à reverser « une partie de ses gains par amitié » à son épouse.
Albert M. avait même réussi à mettre les conjoints de ses victimes sous sa coupe. Ainsi, l’un d’eux travaillait bénévolement sur demande du « maître », à la construction d’un dojo à Saint-André. « Psychologiquement anéanti, celui-ci a le statut de victime aux yeux de la Justice qui a retenu la qualification d’abus de faiblesse le concernant ».
(Source : Le Journal de l’Ile de la Réunion, 01.02.2019)