La mode des retraites psychédéliques

Depuis plus d’une décennie les « retraites psychédéliques » se multiplient, aussi bien dans des pays comme le Costa Rica ou la Jamaïque qui autorisent certaines substances psychédéliques, qu’aux Etats-Unis dans des réseaux cachés.

Aux Etats-Unis des réseaux fantômes de chamans partagent des substances psychédéliques et détaillent leurs utilisations sur les réseaux sociaux. Ces drogues ont connu un intérêt croissant notamment par le fait que certains professionnels de santé mentale les considèrent comme utiles pour des dépressions ou des troubles de stress post-traumatique. Plus largement, l’industrie du bien-être intègre de manière croissante ces pratiques notamment depuis l’apparition d’une certaine fragilité mentale des individus conséquence de la pandémie.

Cependant il faut être extrêmement prudent avec ces produits qui peuvent provoquer une psychose ou des problèmes de santé mentale sur le long terme. Le manque de surveillance lors de retraites constitue un risque et peut avoir des conséquences mortelles. En 2020, une Britannique ayant rejoint le Pérou pour une retraite d’ayahuasca a développé à son retour des problèmes de santé mentale qui l’ont conduite au suicide. Dans ces retraites, de nombreux vols et agressions sexuelles sont aussi constatés. Des chamanes profitent de la vulnérabilité physique et émotionnelle de certaines femmes lors de la prise de substances.

Selon Ronald Griffiths, professeur à la faculté de médecine de l’Université Johns Hopkins de Baltimore, les risques encourus sont sous-estimés. Ces retraites sont perçues comme un eldorado qui transforme des vies, et les dangers sont bien souvent occultés. 

(Source : The New York Times, 25.11.2021)

  • Auteur : Unadfi