La communauté des Douze tribus annonce son départ

Installée depuis 1983 dans le village de Sus, dans les Pyrénées Atlantiques, la communauté des Douze Tribus a fait connaître son intention de quitter la France. Par un tract les habitants de la commune sont invités à des portes ouvertes le 30 avril. A cette occasion ses membres comptent expliquer les raisons de leur départ.

Le tract évoque leurs difficultés à vivre en accord avec leurs convictions en France, notamment en ce qui concerne leur façon d’élever et d’instruire leurs enfants. La condamnation de dix parents du groupe, en 2021, puis en 2022 en appel, les aurait amenés à prendre cette décision. Ils étaient jugés pour « ouverture illégale d’un établissement d’enseignement privé, soustraction par un parent à son obligation légale compromettant la santé, la sécurité, la moralité ou l’éducation de son enfant, et enfin l’usage d’un faux en écriture (fausse attestation d’instruction à domicile alors que les enfants suivaient des cours dans une classe) ». Le groupe est depuis longtemps visé par la justice. Deux de ses membres avaient été condamnés en 2001 à douze ans de réclusion criminelle pour « privation d’aliments et de soins ayant entraîné la mort » de leur fils de 19 mois, décédé en 1997. Selon un article paru en juin 2021 dans Sud-Ouest, une instruction est également en cours pour des faits de travail dissimulé et de « droit de correction » exercé par des parents de la secte contre leurs enfants.

Les portes ouvertes du 30 avril ne l’ont pas été à tout le monde : les journalistes ont été refoulés par des membres postés à l’entrée de la vaste propriété occupée par la communauté. Une centaine de visiteurs ont pu entrer et l’un d’eux a confié à France Bleu que l’ambiance était particulière. Selon lui, les membres du groupe « étaient sur les dents », « ils ne voulaient pas dire de bêtises », les visiteurs étaient accompagnés par un ou deux membres du groupe et il était interdit de filmer et d’enregistrer.

Il rapporte également que lors de leurs échanges avec le public, les adeptes « ont expliqué qu’ils ne savaient pas où ils allaient, mais qu’ils voulaient bâtir une nouvelle communauté hors de France ».

A Toulouse, où le groupe tient une boutique et un stand au marché, les clients ont également été invités pour une « dernière rencontre amicale ».

Les enfants auraient déjà été envoyés à l’étranger pour contourner la décision de justice.  

(Sources : France Bleu, 20.04.2022 & Sud-Ouest 21.04.2022 & France Bleue & Le Parisien, 30.04.2023)

  • Auteur : Unadfi