De nos jours, en Île-de-France, les évangéliques seraient près de 15 fois plus nombreux qu’en 1945 et le nombre de lieux de culte est passé de 30 à 500.
Pour Sébastien Fath, historien et chercheur au groupe Sociétés, religions, laïcité du CNRS et spécialiste de ce groupe religieux, « le nombre d’évangéliques a connu une croissance phénoménale après la guerre, plus importante en proportion que l’accroissement de la population francilienne. » Il explique que « cette augmentation est fortement liée à l’immigration subsaharienne (Congo, Côte d’Ivoire, Cameroun…) et à l’arrivée d’une population déjà évangélique ».
La plus grande communauté se situe en Seine-Saint-Denis. Certaines « méga-églises », comme Charisma au Blanc-Mesnil, comptent plus de 7 000 fidèles. Il existe une vitalité propre aux évangéliques dont le prosélytisme explique également l’expansion. L’objectif est d’atteindre le ratio d’une église pour 10 000 habitants. Cette stratégie passe par la formation de pasteurs « implanteurs » d’églises.
La foi évangélique séduit une population jeune attirée par la simplicité des rituels et par les services proposés : nurserie, distribution de café, boutique de DVD de prières… Les prédications abordent les problèmes du quotidien. Les sermons des pasteurs s’apparentent parfois à des conseils en développement personnel.
Face à l’affluence des fidèles, l’église de Créteil prévoit la construction d’un centre culturel et religieux de 5 000 m2 avec un « Starbucks », une salle de fitness et une grande salle de mariage de 1 600 places..
(Source : JDD, Gaspard Dhellemmes, 07.06.2015)