L’Église poursuivie pour travail forcé

Le 1er mars 2018, les autorités brésiliennes ont lancé une action en justice contre une église et une école ayant des liens avec Word of Faith Fellowship. Plusieurs enquêtes avaient été ouvertes suite aux révélations d’Associated Press qui, en juillet 2017, avait dénoncé un trafic d’êtres humains entre le Brésil et les États-Unis1.

Le ministère de l’Evangile Comunidade Rhema, l’école détenue par l’Église et le couple la dirigeant sont au coeur de la poursuite intentée devant un tribunal de Sao Polo.

Dans leur déposition, les témoins ont relaté les nombreux abus dont ils ont été victimes. Sous la pression psychologique des dirigeants, les adeptes ont accepté des punitions corporelles, de ne dormir que quelques heures par nuit, de travailler près de 12 heures d’affilée par jour en étant peu, voire pas rémunérés.

Outre la fermeture de l’Église et de l’école, les procureurs du tribunal de Sao Paulo réclament à l’Église le paiement d’une amende de 153 000 dollars versée à une caisse d’indemnisation des travailleurs et le versement de 15 000 dollars pour chaque victime.

Le procès a également mis en évidence les lacunes éducatives de l’école de Rhema. Les cours étaient souvent annulés, les étudiants forcés de travailler, seuls trois enseignants de l’école étaient officiellement enregistrés. Quant aux étudiants, entrés aux États-Unis avec des visas touristiques, ils étaient forcés de nettoyer les églises, de faire le ménage et de rénover les maisons des dirigeants de la secte, d’enseigner dans des écoles du groupe ou de travailler dans des entreprises appartenant à des membres de l’Église.

Les procureurs brésiliens enquêtent sur des irrégularités foncières1, ainsi que sur des violations des programmes scolaires brésiliens au sein des écoles. Ils ont demandé que les enseignants et le personnel d’entretien soient enregistrés rétroactivement par l’État afin d’être indemnisés plus rapidement.

Aux États-Unis, bien qu’ayant échappé plusieurs fois à la justice, Word of faith est également sous le coup de plusieurs enquêtes.

(Source : The New York Times, 09.03.2018)

1 Lire sur le site de l’Unadfi : Enquête ouverte contre le groupe : 1 Lire sur le site de l’Unadfi : Enquête ouverte contre le groupe : https://www.unadfi.org/groupe-et-mouvance/enquete-ouverte-contre-le-groupe