Le public a chaleureusement acclamé la première projection du film d’Alex Gibney, Going clear: Scientology, Hollywood and the Prison of Belief. Ce documentaire, inspiré du best-seller éponyme du journaliste Lawrence Wright, fait des révélations accablantes sur les méthodes du leader de la Scientologie, David Miscavige et sur ses recrues les plus célèbres.
Tom Cruise est la première cible du réalisateur. Scientologue depuis 1987, il est l’un des membres les plus influents de la secte. Avec sa complicité, l’organisation aurait usé de différents stratagèmes pour briser son mariage avec l’actrice Nicole Kidman. Mise sur écoute, surveillée, elle devait n’avoir aucune chance d’obtenir la garde de leurs deux enfants. Plus tard Nazanin Boniadi, repérée comme la candidate idéale pour épouser l’acteur, aurait suivi durant quatre semaines une « préparation » durant laquelle elle a dû livrer les détails les plus intimes de sa vie privée. Finalement, Tom Cruise a estimé qu’elle avait échoué car elle ne montrait pas suffisamment de respect au numéro 1 de la Scientologie. Elle a été punie et « contrainte à nettoyer les toilettes avec une brosse à dents ».
John Travolta, quant à lui, n’aurait pas d’autre choix que de rester dans l’organisation. Des informations confidentielles le concernant sont aux mains de la Scientologie qui menace de les utiliser au cas où l’acteur tenterait de la quitter. Elle exerce donc sur lui et sur d’autres « une sorte de chantage affectif qui permet à l’organisation de garder ses membres ‘’fidèles et loyaux’’ ».
Ce documentaire a été réalisé grâce aux témoignages d’anciens membres de l’organisation comme Mark Rathbun. Dès la fin de la projection, Alex Gibney a tenu à les remercier. Il a évoqué les pressions juridiques subies par son équipe de tournage et lui-même. Il a expliqué ses difficultés à enquêter sur l’organisation et à trouver des financeurs par peur des représailles. Il estime cependant que « les pressions qu’il a subies ne sont rien à côté de ce qu’ont vécu les gens qui ont voulu quitter l’Église ». Il espère seulement que son film permettra de mettre en lumière les méthodes de l’organisation et de sauver ceux qui seraient tentés de la rejoindre.
Ulcérée par ces accusations, la Scientologie a lancé une offensive médiatique, avant même cette première diffusion, pour décrédibiliser les témoignages et plus largement, le film. Elle a notamment créé un compte Twitter pour dénoncer et « prendre une position ferme contre la diffusion et la publication de fausses informations ».
La chaîne HBO, producteur de Going clear: Scientology, Hollywood and the Prison of Belief, s’est préparée à ces attaques en faisant appel à pas moins de 160 avocats.
(Sources : Le Figaro, 26.01.2015 & L’Express, 27.01.2015 & Metronews, 02.02.2015)