Professeur émérite de sociologie de l’université de Chico (Californie), Janja Lalich est engagée depuis longtemps dans la recherche sur les organisations sectaires et a déjà publié plusieurs livres sur ce sujet. Lors de la conférence de la FECRIS « Femmes dans les sectes, Gourous et victimes », le 21 mai 2016, à Sofia (Bulgarie), J. Lalich a présenté les premiers résultats d’une étude portant sur les enfants nés, ou éduqués depuis leur très jeune âge, dans des sectes. Ces données seront développées dans un livre à paraître en 2017, Fuir l’utopie : grandir dans une secte, en sortir, et recommencer à zéro1.
Compte tenu de l’ancienneté de certaines sectes qui ont émergé entre les années 1950 et 1980, nous en avons appris de plus en plus sur les « membres » de deuxième et même de troisième génération– c’est à dire dont les parents sont entrés adultes dans ces groupes. Cette présentation mettra en évidence quelques-unes des questions liées au fait d’avoir été élevé dans un groupe refermé sur lui-même (ou sectaire), qui généralement :
• exige l’adulation incontestée d’un leader charismatique,
• exige un haut degré de conformité,
• impose des contraintes comportementales, émotionnelles, et parfois physiques,
• est régi par un système de croyances ou une idéologie fermés (le plus souvent extrémiste). (…)