Cédric Malayi, l’ex-fidèle de Paul Mukendi, fait profil bas

Condamné en 2021 à 10 ans de prison pour deux agressions sexuelles, le révérend Paul Mukendi a fui la justice canadienne en se réfugiant dans son pays d’origine. Son remplaçant, Cédric Malayi, comparaissait pour sa part ce 8 décembre devant la justice du Québec pour avoir dévoilé l’identité d’une des victimes. Ayant aujourd’hui tourné le dos au Centre évangélique Parole de vie et présenté ses excuses, il sera fixé sur son sort en mars prochain.

Alors qu’il prêchait au sein de l’église Parole de vie, le pasteur Cédric Malayi a nommé l’une des plaignantes contre Mukendi, son mentor. Sauf que l’identité de cette dernière était protégée par une ordonnance de la Cour. Malayi a aussi, à l’occasion de cette célébration, ouvertement critiqué la justice. Mukendi a fui la justice canadienne et se cache en République démocratique du Congo, son pays d’origine, d’où il ne peut être extradé faute de traité. La victime, elle, a alors été harcelée et menacée par les adeptes du révérend qui continuent à croire en son innocence.

Depuis, Cédric Malayi, a reconnu avoir transgressé la loi. Il a quitté l’église et a déménagé en Ontario, par crainte des représailles. Il a repris contact avec sa famille et espère retrouver une vie normale.

Ce 8 décembre, devant le tribunal, c’est un homme en sanglots qui a comparu. Celui qui avait été embauché au Centre évangélique en 2013 et y a travaillé 10 ans, s’est dit « blessé et déprimé ». Il a raconté « l’emprise » qu’exerçait Mukendi sur lui et les adeptes, « les abus de pouvoir, les manipulations et le contrôle ». Puis il a expliqué le processus qui l’a mené à partir du Centre évangélique pour rejoindre une église plus traditionnelle, « parce qu’il était à la mauvaise place ». Avant de se montrer très repentant devant le juge et de présenter ses excuses : « je n’aurais pas dû faire cela. La victime avait besoin d’empathie et un espace pour guérir. J’ai ajouté à sa douleur, je suis désolé, j’ai un fardeau sur moi ».

Vu ce contexte, l’avocate de la défense a demandé pour son client, qui souhaite poursuivre des études de théologie dans une école de Californie pour ensuite venir en aide aux personnes endoctrinées, « une absolution inconditionnelle ». Saluant « le courage » de son client qui est venu témoigner et « le cheminement qu’il a parcouru », elle estime que « sa responsabilité morale doit être atténuée ».

Le procureur, lui, a requis une peine de six mois à purger dans la collectivité avec une probation de trois ans rappelant « qu’il y avait une certaine préméditation à son geste au moment de nommer la victime. Il l’a traitée de menteuse et a écorché la tenue du procès et les éléments de preuve ». La juge rendra sa décision en mars prochain. 

(Sources : Le Soleil & Le Journal de Québec, 8.12.2023)

  • Auteur : Unadfi