« Aujourd’hui, je n’ai plus aucune foi » 

John Gilliland a aujourd’hui 35 ans. Directeur commercial, il vit à Northallerton dans le North Yorkshire. Il est né dans l’église chrétienne des Frères de Plymouth (PBCC). Il se fait appeler Gilli car il associe son nom de naissance à sa vie passée. Une vie marquée par des abus sexuels… Et trois tentatives de suicide quand il est sorti de la secte.

Gilli est aujourd’hui père de trois enfants. Et il accepte de parler. Il était dans une école spécifique aux Frères. Il affirme que le personnel collait les pages des livres qu’ils jugeaient contraires aux enseignements de l’Eglise (ce que l’église a nié), et lorsque les téléphones portables ont été introduits, il dit que l’Eglise surveillait toutes les correspondances. Gilli a quitté l’Eglise en 2012, à l’âge de 24 ans, pour vivre avec une personne extérieure et n’a plus de contact avec sa famille depuis. Il dit « s’être adapté à la vie dans le monde extérieur mais affirme « n’avoir plus aucune foi ».

Gilli a déclaré à PA Real Life : « Ce n’est pas quelque chose dont je suis exactement fier, mais en même temps je n’ai pas honte d’admettre que j’ai fait trois tentatives de suicide. J’étais traumatisé et j’avais touché le fond. L’Église vous répète sans cesse que si vous enfreignez les règles c’est que vous n’êtes pas bon. Quand vous sortez de cette vie stricte, vous n’avez plus de repères ».

Gilli est né dans l’Eglise chrétienne des Frères de Plymouth qu’il qualifie aujourd’hui de secte. Il dit qu’il n’était pas autorisé à fréquenter des lieux publics tels que les cinémas et les restaurants. Il a fréquenté une école classique jusqu’à ses six ans mais il devait refuser les invitations de ses amis à jouer après l’école. Il a ensuite été scolarisé à domicile par un ancien enseignant qui était membre des Frères puis a rejoint une école spécifique. Il se rappelle que « tout était surveillé, l’heure du réveil le matin, le temps que vous deviez consacrer à lire la bible, l’heure où vous alliez au travail, le nombre de services religieux par semaine ».  Il dit que la musique était interdite et que « certains enlevaient même les lecteurs radio de leur voiture, pas par peur d’être découvert mais juste pour ne pas être tenté, pour votre conscience ».

De ses 14 ans jusqu’à ses 20 ans, il affirme avoir été abusé sexuellement et souligne que son agresseur présumé « était protégé par l’Église et l’est toujours ». Une affirmation que démentent les Frères. Le problème, c’est qu’à l’époque il ne savait pas qu’il s’agissait d’abus puisqu’il explique qu’il n’a jamais reçu de cours d’éducation sexuelle. « Je n’ai pas été voir la police parce que j’avais honte, peur d’être stigmatisé et peur de ne pas être cru puisqu’à part moi et l’agresseur, il n’y avait pas de témoins ».

À l’âge de 24 ans, en travaillant pour une entreprise appartenant à des membres de l’église, Gilli a commencé à développer des sentiments romantiques pour une collègue qui n’était pas membre de l’église, et le couple a commencé à sortir en secret. Au bout de trois mois, il a décidé de quitter l’Église pour être avec sa petite amie. « Je savais que je devais partir et j’ai choisi de suivre mon cœur. Mais ça n’a pas été facile. Au début, j’avais peur d’être frappé à chaque fois que je faisais quelque chose qui était interdit par les Frères, comme regarder la télévision ou aller à un concert ».

Il a aujourd’hui trois enfants. Et la seule règle qu’il s’est fixée est de « ne surtout pas leur imposer une religion ». 

(Source : Ireland Live, 24.05.2024)

A lire sur le site de l’Unadfi : Les contrats juteux des Frères de Plymouth : https://www.unadfi.org/actualites/groupes-et-mouvances/covid-les-contrats-juteux-des-freres-de-plymouth/

  • Auteur : Unadfi