Une enquête réalisée par Cosmopolitan et Type Investigations révèle de nombreux cas d’incestes, de viols et d’abus commis au sein de la communauté Amish. Ces actes perpétrés par ses membres vont bien au-delà de leur image disciplinée et pieuse.
Durant son enquête, la journaliste d’investigation Sarah McClure a découvert 52 cas de viols et d’incestes chez les Amish durant les deux dernières décennies. Pour la journaliste, cela ne reflète pas l’intégralité des cas. En effet, lors de son enquête les sources qu’elle a rencontrées lui ont parlé de dizaines d’autres victimes qui n’ont jamais effectué de démarche judiciaire. En plus du recueil des témoignages de victimes, la journaliste a interviewé des policiers, des juges, des avocats et des universitaires. Elle a pu découvrir que les abus sexuels dans la communauté sont un secret gardé depuis plusieurs générations. Cependant le mouvement #MeToo a aussi touché les femmes amish et les dénonciations augmentent, des femmes se soutenant mutuellement et trouvant la force de raconter leur histoire.
Dans son article, la journaliste décrit le cas de nombreuses femmes abusées par des membres de leurs familles, des amis ou des responsables religieux. Souvent dans la communauté règne un fort respect des règles et le fait de se taire en fait partie. C’est pourquoi les personnes abusées et agressées ne dénoncent pas ou seulement tardivement les faits. De plus la communauté Amish vivant recluse sur elle-même les victimes ne savent pas vers qui se tourner pour signaler les abus. D’autres raisons peuvent expliquer la crise des abus sexuels au sein de la communauté : un style de vie patriarcal, l’isolement des victimes, une éducation occultant l’éducation sexuelle ou la connaissance de son corps pour les jeunes et une culture de la honte des victimes. Certaines d’entre elles ont déclaré avoir été intimidées et menacées d’excommunication. Cela montre une volonté de dissimulation par le clergé amish. De plus les amish ont une tendance à se méfier des autorités et préfèrent gérer eux-mêmes les litiges.
Les victimes peuvent parfois être emmenées dans des établissements dits de « santé mentale » où travaillent des Amish ou des Mennonites qui offrent des conseils basés sur la Bible. Dans la plupart des cas, ces centres ne sont pas agréés par l’Etat. Les victimes se voient administrer des médicaments tels que de l’olanzapine qui permet de traiter certaines formes de schizophrénie et des troubles bipolaires. Ces traitements administrés auraient eu des effets addictifs sur certaines victimes.
Le groupe attend des victimes qu’elles partagent la responsabilité des faits avec leurs agresseurs et leur pardonnent. Lorsque de rares cas se retrouvent devant les tribunaux, les Amish soutiennent massivement les agresseurs et ils se présentent nombreux au tribunal. Dans certains Etats où les Amish sont présents, des comités d’intervention se chargent maintenant d’assurer une liaison avec les autorités locales pour signaler les cas d’agressions sexuelles.
(Sources : Cosmopolitan, 14.01.2020 & NPR, 19.01.2020)
Lire l’article complet avec les différents témoignages : https://www. cosmopolitan.com/lifestyle/a30284631/ amish-sexual-abuse-incest-me-too/
Lire sur le site de l’UNADFI l’ensemble des articles sur les Amish : https://www. unadfi.org/mot-clef/amish/