102 plaintes déposées contre Notre-Dame de Bétharram

Le procureur de Pau a annoncé, ce mardi 9 juillet, la réception de 26 nouvelles plaintes contre l’institution catholique privée Notre-Dame de Bétharram (64). Douze concernent des viols et agressions sexuelles. Pour la première fois, des parents d’élèves ont également témoigné.

Les nouvelles plaintes, déposées par d’anciens élèves, portent à 102 le nombre total de plaignants. Les faits remontent principalement aux années 1980 et 1990 et concernent des violences physiques, morales et sexuelles. Une ancienne enseignante a également brisé le silence en versant son témoignage au dossier.

Depuis fin avril, 43 plaintes ont été jointes à l’enquête préliminaire, ouverte par le procureur Rodolphe Jarry. La compagnie de gendarmerie de Pau est chargée des investigations, de l’audition des victimes et de l’examen de la prescription des plaintes. Ancien élève, le porte-parole des victimes, Alain Esquerre, précise que « 22 adultes et un mineur sont concernés, dont douze sont encore en vie, neuf religieux sont mis en cause, dont huit pour violences sexuelles ». Sur une page Facebook qu’il a créée, la mère d’une victime témoigne de « l’abus de confiance » qu’elle ressent, exprimant sa volonté de se battre pour son fils qui a récemment révélé son calvaire.

Face à ces révélations, Alain Esquerre appelle à la collaboration de la direction actuelle de l’établissement et de la congrégation des pères bétharramites. Il demande l’ouverture des archives de l’institution, l’organisation d’une journée d’accueil des victimes et la sensibilisation des élèves à la pédocriminalité. Il souhaite également la fermeture de l’internat tant que des mesures de protection ne sont pas mises en place.

La direction de l’établissement n’a, pour l’heure, pas répondu. La Congrégation du Sacré-Cœur de Jésus de Bétharram a, elle, par la voix du père Jean-Marie Ruspil, admis être « consciente de la souffrance des victimes » et s’est engagée à « les accompagner dans leur processus de reconstruction ». 

(Source : Libération, 09.07.2024)

  • Auteur : Unadfi