HPI, une mode, un concept attractif. Le « Haut Potentiel Intellectuel » est présent partout, notamment dans les librairies où les livres de la psychologue Jeanne Siaud-Facchin, fondatrice des centres Cogito’z, attirent de nombreux parents et les poussent à consulter.
Des parents estimant que leur enfant est en mal-être, dépressif ou juste hypersensible, sont amenés à consulter la psychologue clinicienne Jeanne Siaud-Facchin, déboursant pour cela des sommes importantes. La praticienne réalise des tests de sensibilité consistant principalement à interpréter des tâches. Elle a fait de sa formule une marque en fondant en 2003 les centres Cogito’z, dont 7 en France.
Mais d’anciens patients alertent et dénoncent un véritable « business ». Parmi eux, une quadragénaire diagnostiquée HPI alors qu’elle présentait des troubles autistiques explique : « Je suis allée chez Cogito’z. J’avais l’espoir qu’on me fasse un bilan neuropsychologique complet. En fait ce qu’on me propose c’est uniquement un test de QI qui révèle que je suis HPI. Ils s’arrêtent au diagnostic parce qu’il est facile à entendre et derrière ils peuvent proposer une guidance.»
Après ces premières consultations, on engage en effet les patients à participer à des ateliers de «gestion des émotions». Deux psychologues qui ont travaillé dans ces centres dénoncent «une forme d’emprise» et des diagnostics «au doigt mouillé». Ils révèlent qu’il fallait faire du chiffre et que «l’équipe de psy pouvait mettre en évidence des HPI quand il n’y en avait pas».
Huit requêtes ont été adressées par d’anciens patients à la Mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) qui constate, parmi les témoignages de proches, des situations inquiétantes comme des changements de comportements et des ruptures familiales après des séances ou des formations dans les centres Cogito’z.
Jeanne Siaud-Facchin oppose à ces accusations le sérieux de son travail et dénonce « des mensonges » destinés à lui nuire.
(Source : France Info, 03.06.2022)