Anesthésiste de formation, Jean-Jacques Charbonnier propose des ateliers de « Trans communication hypnotique » (TCH) permettant aux participant de communiquer avec des défunts. En février 2019, le médecin a été interdit d’exercer pour une durée de trois mois avec sursis.
Passionné par la vie dans l’au-delà, Jean-Jacques Charbonnier a été reçu dans plusieurs médias afin de témoigner des expériences de mort imminente auxquelles il a assisté. Il est le créateur d’ateliers de TCH qui permettrait d’apaiser les souffrances du deuil ou l’angoisse de la mort en facilitant des vécus subjectifs sous hypnose. Ces ateliers sont organisés en partenariat avec la société ABC Talk Productions spécialisée dans les conférences sur le spiritualisme et la médiumnité. Ces ateliers constituent un marché lucratif. Les séances collectives coûtent 98 euros par personne, durent 3h30 et regroupent une quarantaine d’individus. Au rythme de 200 séances dans l’année, les bénéfices augmentent rapidement. De nombreux témoignages vantent les mérites de cette méthode notamment celui de l’écrivain Bernard Werber qui a eu la sensation de sortir de son corps et de rencontrer des défunts importants à ses yeux. Avec des membres de ABC Talk Productions, Jean-Jacques Charbonnier a fondé l’Institut de Recherche et de communication sur la conscience intuitive Extraneuronale (IRCCIE) qui cherche à officialiser ses théories. Selon le docteur, la reconnaissance scientifique de ces méthodes serait imminente. Il souhaite que la TCH soit reconnue comme une technique permettant d’aider les personnes touchées par un deuil et qu’elle soit utilisée en soins palliatifs.
Cependant les critiques pleuvent sur les techniques du médecin accusé de s’enrichir sur la vulnérabilité des personnes. De plus il est intervenu lors d’une soirée organisée par Femmes Internationales Murs Brisés (FIMB)1. La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) appelle à la prudence à propos du docteur qui utiliserait son statut de médecin à des fins commerciales. Même son de cloche du côté du conseil départemental de l’ordre des médecins de Haute-Garonne qui alerte sur le caractère non scientifique des pratiques de J.-J. Charbonnier et sur l’utilisation de sa position de médecin pour assurer la promotion de ces techniques.
La chambre disciplinaire de première instance du Conseil régional de l’ordre des médecins de Midi-Pyrénées a condamné le médecin à une interdiction d’exercer de trois mois avec sursis. En vertu du code de la santé publique ce jugement a été notifié au préfet de Haute-Garonne, au directeur de l’Agence Régionale de Santé, au conseil national de l’Ordre des médecins, au ministre des Solidarités et de la Santé ainsi qu’au procureur de la République du tribunal de grande instance de Toulouse qui pourrait, s’il le souhaite, entamer des poursuites pénales envers Jean-Jacques Charbonnier.
(Source : Médiacités, 23.04.2019)
1. Lire sur le site de l’UNADFI, Que sait-on de …? Femmes Internationales Murs Brisés – Chindaï : https://www.unadfi.org/groupes-et-mouvances/que-sait-on-de-femmes-internationales-murs-brises-chindai/