Des agents de la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) ont mené durant un an une enquête auprès de coachs spécialisés dans le développement personnel. Des anomalies ont pu être constatées chez 80% d’entre eux avec notamment des cas de dérive sectaire ou de pratiques commerciales trompeuses.
Les enquêtes ont touché des coachs de vie et des professionnels du développement personnel ou du « bien être » qui promettent de résoudre les problèmes de leurs clients mais aussi des centres de formation. Depuis la crise sanitaire ils connaissent un engouement à la fois du côté des clients mais aussi sous l’angle de reconversions professionnelles, de nombreuses personnes se lançant dans des activités de développement personnel. Le fait de pouvoir effectuer des téléconsultations a aussi facilité leur prolifération. Le milieu du coaching et du développement personnel touche un nombre important de personnes aussi bien dans la sphère privée que professionnelle. L’enquête a ciblé tout particulièrement les coachs spécialisés dans l’équilibre physiologique ou l’équilibre mental (gestion du stress, perte de poids…). Son but était d’informer et de pouvoir protéger les clients les plus vulnérables.
Les contrôles ont mis en lumière des anomalies pour 80% des professionnels audités. La DGCCRF a constaté chez 20% des contrôlés des pratiques commerciales trompeuses pouvant induire les consommateurs en erreur. La plupart faisaient croire à leurs clients que les services proposés avaient un objectif médical alors qu’ils ne sont pas des professionnels de santé. Ils avancent aussi des qualifications qu’ils n’ont pas. En outre, ils entretiennent sciemment une confusion avec le corps médical en utilisant une sémantique similaire (« consultation », « docteur ») ou par l’usage d’allégation thérapeutique. Ces pratiques présentent un risque pouvant aller jusqu’à la perte de chance médicale, comme le rappelle Rémy Slove, porte-parole de la DGCCR, qui parle aussi de certains coachs s’adressant à des personnes considérées comme vulnérables.
Autre constat qui ressort de l’enquête : le fait que certains coachs conservent des données à caractère médical. La DGCCRF a alors décidé de saisir la CNIL. Les coachs ne connaissent pas non plus la réglementation sur l’information et la remise de documents aux clients. Il y a parfois un manque d’information sur les prix, une absence de remise de note pour les prestations supérieures à 25 euros ou encore des clauses abusives dans les contrats qui limitent les « droits du consommateur pour l’exercice de ses voies et recours» ou la responsabilité du professionnel en cas d’erreur.
Des centres de formations en coaching « bien-être » ont aussi été contrôlés. Certains affichaient des tarifs exorbitants pour des contenus opaques, ou encore prétendaient délivrer des attestations de formations présentées à tort comme des diplômes ayant valeur de qualification.
Ces contrôles ont donné lieu à 71 avertissements, 59 injonctions et 1 procès-verbal pénal. Les enquêteurs ont aussi fait remonter au parquet une dizaine de signalements pour soupçons d’exercice illégal de la médecine. En conclusion la DGCCRF appelle les consommateurs à rester vigilants et à se renseigner sur les compétences, les formations et les titres des personnes consultées. Remy Slove prévient que les contrôles sur ces coachs vont se poursuivre.
(Sources : Le Parisien, 08.03.2023 & France Info, 09.03.2023 & Communiqué de presse de la DGCCRF, 09.03.2023)