L’Agapè et Les Béatitudes : quels liens ?

Comment l’Agapè du Puy en Velay s’enracine-t-elle dans la communauté des Béatitudes ? Le collectif CCMM (Centre contre les Manipulations Mentales) s’interroge sur les liens existants.


Rappelons tout d’abord que l’agapè(thérapie) qui signifie « guérir par l’amour de Dieu » est une pratique d’ordre psycho-spirituel qui consiste « à soigner simultanément l’âme et le psychisme de quelqu’un, confondant le niveau spirituel et le niveau psychologique ». Ainsi, pour rentrer « dans une vraie relation à Dieu », il faudrait d’abord « se faire soigner psychologiquement ».

La première « intuition » de « l’Agapè », qui ne portait pas encore ce nom, s’est produite en 1992 aux Béatitudes, à Château Saint Luc. Elle était le fruit d’une réflexion entre le médecin Fernand Sanchez et le pédiatre Bernard Dubois. Cette première idée a ensuite été mûrie au sein de la Communauté par Fernand Sanchez et Philippe Madre, médecin lui aussi. « Ils ont élaboré les théories d’une anthropologie chrétienne spécifique qui a fourni le fil conducteur pour construire la pédagogie des sessions psycho-spirituelles, fondement de l’Agapè ».
En 1995, une commission élabore ensuite des « exercices spirituels ».

Bernard Dubois, berger de la communauté des Béatitudes au Château-Saint-Luc, y dispense, avec Daniel Desbois, un enseignement consacré à « la guérison intérieure ». La mise en place de l’Agapè au Château Saint-Luc a lieu dans les années 2000. Assez vite pourtant, il est décidé de « séparer » l’Agapè du Château Saint-Luc. C’est ainsi qu’une première session voit le jour à l’Abbaye Saint-Martin du Canigou, liée aux Béatitudes. En 2002, des sessions s’effectuent dans cinq maisons des Béatitudes mais… l’inscription s’effectue toujours au Château Saint-Luc !

En 2003, l’association Anne-Peguy Agape est créée en Haute-Garonne par des membres des Béatitudes. Le siège de l’association est transféré au Puy en Velay le 24 octobre 2005. Bernard Dubois qui employait le terme d’agapèthérapie de 2001 à 2005, emploie dorénavant le terme d’agapè lorsqu’il arrive au Puy en Velay. Et la communauté des Béatitudes reste toujours partie prenante de l’Agapè du Puy en Velay…

L’analyse du collectif du CCMM met en évidence l’influence d’une structure canadienne, Le Cénacle de Cacouna, qui se présente elle-même comme « le berceau de l’agapèthérapie » dès 1980, et qui propose toujours cette pratique en 2012. La confrontation du livret des « retraitants » de Cacouna avec celui de l’Agapè de Bernard Dubois montre la même inspiration.

Source : Dévoilement de l’origine de l’Agapè du Puy en Velay, ccmm.asso.fr, Collectif CCMM des victimes du psycho-spirituel, 2012