Certaines communes peinent à se doter de médecin. Et la nature ayant horreur du vide, des praticiens du « bien-être » investissent ces déserts médicaux. Le Dr Jérôme Marty dénonce « une prolifération de charlatans remboursés par les mutuelles, au détriment des soins conventionnels ».
Face à la pénurie persistante de médecins, les déserts médicaux semblent se transformer en terre d’accueil pour les praticiens des médecines douces. « Ces naturopathes, ostéopathes et magnétiseurs sont des charlatans ! », s’est emporté le Dr Jérôme Marty, au micro des Grandes Gueules. Selon ce syndicaliste, chroniqueur radio et fervent défenseur d’une médecine « libérale », ces praticiens profitent d’un remboursement massif par les mutuelles (un milliard d’euros en 2022, soit huit fois plus qu’en 2014) alors que « ces mêmes mutuelles font grise mine » pour rembourser les honoraires complémentaires des médecins conventionnels et que la psychologie ou le sport sur ordonnance sont peu pris en charge.
Celui qui dirige la clinique Saint-Roch à Fronton (Haute-Garonne) rappelle que dans l’Eure, le pôle santé flambant neuf d’Amfreville-Saint-Amand accueille exclusivement des adeptes des « pratiques de soins non conventionnelles » (PSNC), un phénomène d’ailleurs dénoncé par le ministère de la Santé qui alerte sur leur efficacité « insuffisamment ou non démontrée » et parfois nocive. À Évaux-les-Bains, un médecin « qui prétend parler aux morts » a failli prendre la direction d’un nouveau centre thermal « intégratif » avant un revirement du maire sous la pression, raconte Le Parisien.
Le docteur Marty est d’autant plus inquiet qu’un sondage OpinionWay pour Universcience souligne que 55 % des Français font confiance aux praticiens des « médecines douces » et seulement 79 % accorde une priorité à la médecine conventionnelle.
(Source : BFM, 23.05.2025)
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