Les salons du bien-être : discours rassurants et promesses merveilleuses

Deux salons du bien-être, qui se sont tenus au début du mois de septembre, l’un à Labège (31) et l’autre à Villefranche-sur-Saône (69) ont fait l’objet de reportages décrivant la façon dont ces salons hameçonnent une clientèle frustrée et en manque d’espérance.

Certains des exposants du salon qui a eu lieu à Labège étaient référencés peu avant sur le site internet Doctolib. Près de 10 000 visiteurs étaient attendus sur 3 jours.

L’article cite deux thèmes de conférences parmi la soixantaine de conférences organisées : « la Pensée Positive et la loi de l’attraction par les forces Énergétiques Berbères » et « gagner la lutte contre le cancer, la découverte dont la République n’a pas voulu ».  L’organisateur du salon considère les conférenciers comme pratiquant « une médecine complémentaire à la médecine traditionnelle ». « Je suis très vigilant sur le choix des intervenants dans ce salon. Des charlatans il y en a partout. Ce n’est pas propre à notre salon. Mais il faut rester vigilant » dit-il.  Mais pour le président de l’Union française pour une médecine libre, il s’agit bel et bien de charlatans et le sujet est très sérieux : « c’est une honte. On ne peut pas laisser faire n’importe quoi en matière de santé. Il faut écarter ces gens-là. Ils se font du fric sur le dos des gens. Nous récupérons des patients qui ont tenté de se faire soigner par des charlatans. C’est une catastrophe. Il est question de santé et de guérison. Autoriser ce genre de salon, ce n’est pas possible. » Luc Bodin, ancien médecin radié en 2014, auteur de « Soigner avec l’énergie », suivi par la Miviludes, était présent à ce salon.

L’autre salon s’est tenu à Villefranche-sur-Saône. Le journaliste résume l’atmosphère du salon par la description d’un des stands : « une femme en pleine introspection, un exposant en pleine prospection ». Les stands étaient tenus par des « vendeurs d’eau originelle purificatrice, des maîtres de reiki, des cueilleuses-herbalistes, des hypnothérapeutes » entre autres. L’organisateur de ce salon note que « la clientèle change, elle s’est beaucoup rajeunie ». Les étals qui ont rencontré le plus de succès sont ceux qui exposaient et vendaient des pierres guérisseuses. 4 500 visiteurs, la plupart des femmes, se sont pressés dans ce salon, qui s’est déroulé sur deux jours. Que recherchent ces visiteurs ? Du sens, des propos sécurisants, une solution à leur frustration vis-à-vis de la médecine. On le comprend à la lecture du témoignage de Claudine, une préretraitée qui s’est acheté un collier : « Je dois me faire opérer du canal carpien, et dès que je l’ai tenu dans la main, je me suis sentie mieux. La vendeuse m’a dit que je n’avais pas besoin d’opération ».

L’article note que de nombreux stands proposent des formations plus ou moins courtes, par exemple en géomancie, en hypnose ou en chamanisme.

Pascale Duval, porte-parole de l’UNADFI, déplore qu’au sein de ces salons la clientèle soit exposée à « du commerce non réglementé, avec des dangers dont les visiteurs n’ont pas conscience. »

« Chacune de ces propositions est un appel d’offres. C’est un premier pas vers l’irrationnel, avec, tout en haut, le risque d’être confronter à une dérive sectaire » alerte-elle. 

(Sources : france3-regions.francetvinfo.fr, 09.09.2022, lemonde.fr, 21.09.2022)

  • Auteur : Unadfi