Dans son dernier rapport, la Miviludes tire la sonnette d’alarme : les signalements liés à des dérives thérapeutiques, souvent à caractère sectaire, ont plus que doublé en dix ans. Elle réaffirme le rôle essentiel des infirmiers, seuls professionnels présents partout sur le territoire, essentiels pour repérer et signaler ces dérives.
Si la crise sanitaire a accéléré ce phénomène, l’impact des réseaux sociaux et la quête de spiritualité nourrissent également la propagation de pratiques douteuses en matière de santé. Ces dérives peuvent avoir des conséquences graves, notamment des retards de diagnostic ou des pertes de chance de guérison, particulièrement chez les malades atteints de cancer.
La Miviludes pointe du doigt les pratiques de soins non conventionnels (PSNC) telles que le Reiki ou le magnétisme, souvent pratiquées aux côtés de la médecine conventionnelle, parfois même au sein d’hôpitaux publics sans encadrement médical strict. Ce flou peut détourner les patients de traitements efficaces, avec un risque accru dans le domaine des soins de support en oncologie.
Le rapport évoque aussi des dérives liées à la quête de longévité, avec des promesses farfelues comme des lits à technologie extraterrestre ou des « chambres à tachyons ».
Depuis la loi de mai 2024, les délits de sujétion psychologique ou physique ainsi que d’incitation à l’abandon des soins ont été mis en place, avec des peines pouvant aller jusqu’à un an de prison et 30000 euros d’amende.
Face à cette menace, la Miviludes mise sur la mobilisation des professionnels de santé, en particulier des infirmiers : « ils sont un maillon indispensable de la vigilance face à la menace sectaire, par la variété de leurs lieux d’exercice, à tous les stades de la vie, au plus près des patients et de la réalité de leur quotidien ».
(Source : Espace Infirmier, 18.06.2025)
A lire aussi sur le site de l’Unadfi : L’Ordre des Infirmiers s’empare de la problématique des PSNC : https://www.unadfi.org/actualites/domaines-dinfiltration/sante-et-bien-etre/pratiques-non-conventionnelles/lordre-des-infirmiers-sempare-de-la-problematique-des-psnc/
