Le risque de dérive dans les méthodes de bien-être

Le rapport de la Miviludes les a nommés « gourous 2.0 » : il s’agit des professionnels du bien-être. Les risques de dérive dans ce domaine sont au cœur de ce rapport.

Les pratiques de soin non conventionnelles sont des outils favorisant l’emprise, et « instrumentalisées par des leaders charismatiques qui établissent des liens de confiance et de dépendance pour couper le public de sa grille de lecture initiale » comme l’explique Christian Gravel, président de la Miviludes. « Le problème de ces professions du bien-être, fondées sur des croyances, c’est qu’elles ne sont pas encadrées. Il n’y a ni cadre juridique, ni ordre, et n’importe qui peut s’improviser, quasiment du jour au lendemain, praticien » abonde en ce sens Marie Drilhon, présidente de l’ADFI Yvelines. Elle souligne également l’aspect mercantile dans ce type de profession, « la santé physique, psychique et spirituelle » étant des domaines dans lesquels « il y a beaucoup d’argent à se faire. »

Outre l’appât du gain, outre l’exploitation de « l’état de désarroi, d’angoisse des Français » entraînant bien souvent la rupture, les pseudo-guérisseurs exacerbent le sentiment de défiance à l’égard de la science, de la médecine et des institutions, créant ainsi un rapprochement entre « logiques complotistes » et « dynamiques sectaires ».  Christian Gravel explique que des assises vont être organisées pour le premier trimestre 2023 afin de trouver des solutions à mettre en place pour contrer ce réel danger pour la démocratie.

À écouter Podcast RFI :

Dans cette émission de Débat du Jour, la journaliste et ses invités Francine Caumel, vice-présidente nationale du Centre contre la manipulation mentale (CCMM), Jean-Loup Adénor, journaliste à Marianne, et Nicolas Sajus, psychologue spécialiste de l’accompagnement des victimes de pseudo-thérapies et d’emprise sectaire, tentent d’opérer la distinction entre liberté de penser, recherche de bien-être et dérive sectaire, en s’appuyant sur le rapport de la Miviludes. Au cœur de la question, ces « nouveaux profils », ces gourous 2.0 dont le nombre augmente, et dont la pratique favorise la convergence entre dérive thérapeutique et dérive sectaire.  

Sources : actu.fr/ile-de-france/versailles, 07.11.2022 & ladepeche.fr, 13.11.2022

Ecouter le podcast :  https://www.rfi.fr/fr/podcasts/d%C3%A9bat-du-jour/20221107-y-a-t-il-des-risques-de-d%C3%A9rives-dans-les-m%C3%A9thodes-de-bien-%C3%AAtre

  • Auteur : Unadfi