Situé à Pélissanne dans les Bouche-du-Rhône, ce centre de santé fondé par l’influenceur Hocine Sekkiou fait l’objet de près de vingt plaintes pour exercice illégal de la médecine, ainsi que de signalements auprès de la Miviludes.

D’anciens salariés ont témoigné sous couvert d’anonymat auprès de journalistes. Selon l’un d’entre eux, Hocine Sekkiou est « accro aux réseaux sociaux ». Ce dernier a fondé le centre de santé holistique sur un système lucratif : emploi de naturopathes et diététiciens débutants, systématisation du traitement, consultations en distanciel à la chaîne… « notre patron parlait pas mal d’argent, de business model » déclare l’un des anciens salariés. « J’avais une trame d’appel, exactement comme si j’étais un commercial » , confie un autre.

Depuis son ouverture, la structure aurait pris en charge près de 6 000 patients, dont la majorité souffrait de « troubles de la thyroïde ou de troubles de la fertilité ». Une première consultation leur était facturée 150€. Il leur était ensuite recommandé de commander un kit de prélèvement auprès d’un laboratoire d’analyse belge, Limms. Cela était suivie par une consultation par visioconférence facturée à nouveau 150€ lors de laquelle leurs résultats étaient interprétés par le praticien… alors même que cela était strictement hors de ses compétences. Les patients payaient ensuite une cinquantaine d’euros afin de s’acquitter d’une ordonnance délivrée par un médecin belge qu’ils ne voyaient pas, qui prescrivait notamment des compléments alimentaires.

Les salariés se sont ainsi retrouvés dans un état de « grande détresse morale », comme l’écrit la CFDT SC3 Provence Alpes dans un communiqué. Les patients se sont regroupés sur Facebook afin d’accumuler les témoignages. Ce qui en ressort, « c’est le sentiment d’avoir été manipulé avec un véritable impact sur [sa] santé […] On constate une aggravation des pathologies, de nouvelles pathologies qui apparaissent, mais aussi des conséquences financières et psychologiques. »

Une plainte collective a été déposée auprès du pôle santé publique du tribunal de Marseille. La Miviludes a par ailleurs confirmé avoir reçu une alerte collective au sujet du centre holistique.  

(Source : 20minutes.fr, 27.04.2023)