L’endométriose, une maladie responsable de douleurs chroniques invalidantes et encore mal traitée par la médecine, est assaillie de pseudo-remèdes miracles.
L’endométriose est une maladie qui affecte environ une femme sur dix ; elle se manifeste par d’importantes douleurs, notamment au moment des règles, comme des troubles digestifs, ou encore une fatigue chronique. Néanmoins, aujourd’hui encore, elle n’est en moyenne diagnostiquée que 7 à 10 ans après l’apparition des symptômes. Et une fois le diagnostic posé, les traitements ne permettent pas toujours de soulager les patientes, qui rapportent par ailleurs un certain paternalisme de la part du corps médical et une tendance à minimiser leurs symptômes.
Ainsi, selon une étude de l’Inserm encore en cours, plus de 80% des participantes à l’étude, toutes atteintes d’endométriose, auraient déjà eu recours à une PNSC pour tenter de soulager leurs symptômes. De fait, le contexte propre à cette maladie facilite l’émergence de thérapeutes promettant la guérison – ou, a minima, l’apaisement de la douleur. Ces traitements sont parfois extrêmement onéreux et comportent des risques importants pour les patientes : altération de la santé à travers des régimes inadaptés, interactions avec les traitements en cours, aggravation de symptômes qui auraient pu être soulagés, perte de temps et d’argent… Néanmoins, les PSNC sont régulièrement proposées par les soignants prenant en charge des patientes atteintes d’endométriose, et sont même parfois intégrées dans les hôpitaux au cœur des centres experts de la maladie ou des services de lutte contre la douleur.
Par ailleurs, tout au long de leur parcours de soin, qu’il soit conventionnel ou alternatif, les patientes subissent une culpabilisation sur les causes de leur maladie. Certains gynécologues imputent ainsi l’endométriose à des traumatismes refoulés ou au vécu des ancêtres de la patiente, en s’appuyant sur les théories issues de la psychogénéalogie. Mais les praticiens ne sont pas en reste, puisque ces théories sont aussi mobilisées par certaines PSNC, là où d’autres, comme la naturopathie, expliqueront à la patiente que l’endométriose n’est qu’un symptôme d’un mal plus profond, dont la cause est à chercher – et à travailler – en soi.
L’endométriose constitue enfin la première cause d’infertilité en France, qui possède son propre marché de pseudo-remèdes miracles. En effet, les parcours d’assistance médicale à la procréation peuvent eux aussi s’avérer particulièrement violents pour les patientes, qui rencontrent des problématiques jumelles à de celles de l’endométriose : errance, manque de temps et d’écoute du personnel soignant… Les patientes déplorent également l’absence d’accompagnement psychologique. C’est d’ailleurs sur ce terrain que se positionnent certaines PSNC, en offrant une attention et un soutien aux couples en difficulté. Certaines thérapies vont jusqu’à prétendre pouvoir guérir l’infertilité, mais les experts sont formels : si le recours aux PSNC peut participer à une réduction du stress, comme le feraient des pratiques de bien-être, elles n’ont pas d’efficacité propre sur les causes de l’infertilité, telle l’endométriose.
(Sources : Doctissimo, 02.01.2024, Journal de Montréal, 13.01.2024, Monaco Matin, 13.01.2024)