Face aux dérives sur les réseaux sociaux et dans certains médias, des médecins et chercheurs tirent la sonnette d’alarme. Pour eux, il n’est plus possible de laisser se propager de fausses informations médicales. Il s’agit d’un enjeu de santé publique. Ils ont signé une tribune en ce sens et appellent le gouvernement à prendre la mesure du fléau.
« On demande au gouvernement et aux élus de prendre leurs responsabilités, au nom de la santé publique ». Une trentaine de sociétés savantes et syndicats médicaux représentatifs de dizaines de milliers de médecins et de chercheurs tirent la sonnette d’alarme en signant une tribune pour alerter contre la désinformation. Pour eux, « il est temps de lutter contre les partisans des thèses complotistes et antivax, présents notamment sur les réseaux sociaux, et qui s’en prennent aux médecins ». Une référence à l’oncologue Jérôme Barrière, victime d’attaques du rappeur Booba qui l’a traité d’assassin en lui reprochant d’avoir partagé de fausses informations sur le vaccin contre le Covid-19. « A ce jour, les menaces en ce qui me concerne n’ont été que virtuelles » précise le médecin, « mais le corps médical ne peut plus laisser dire n’importe quoi. Les médias ne peuvent plus impunément inviter des gens qui ne représentent qu’eux-mêmes, sans contradicteur, à une heure de grande écoute et laisser ainsi se propager des discours anti-sciences ». Jérôme Barrière milite pour « un renforcement de la loi ». Comme il était prévu dans le projet de loi contre les dérives sectaires, il souhaite qu’un « délit soit reconnu pour ceux qui incitent à abandonner un traitement médical ». Il aimerait également qu’une réflexion soit menée sur la propagation de fausses nouvelles dans la presse, ce que l’on pourrait, selon lui, considérer comme « mise en danger de la vie d’autrui par la propagation de fausses informations non contrôlées ».
(Sources : L’Express & France Info & 20 Minutes, 29.01.2024)