Adepte de longue date des PSNC, le roi d’Angleterre a nommé un homéopathe à la tête de l’unité responsable de la santé de la famille royale.
L’attrait de Charles III pour les PSNC n’est pas un fait récent : à titre d’exemple, le monarque soutient depuis longtemps des organisations en faveur de l’homéopathie.
Il n’est donc guère surprenant que le roi ait nommé à la tête de son équipe médicale le docteur Michael Dixon, un praticien de 71 ans adepte de plusieurs pratiques alternatives. Plus précisément, ce médecin assure désormais la gestion des médecins de Buckingam Palace, en charge de la santé du roi et de sa famille. Selon le Guardian, pour la première fois, ce poste n’est pas occupé par le médecin traitant du monarque. Comme l’explique Edzard Ernst, expert des PSNC à l’Université d’Exeter, le roi peut choisir librement le responsable du « royal medical household ». Toutefois, le chercheur s’inquiète de la symbolique de cette décision : « En ce qui concerne les soins médicaux, (le monarque) semble souvent favorable à des gens qui promeuvent des thérapies douteuses ».
Ainsi, le Dr. Dixon a longtemps exercé au sein du système de santé publique britannique, sans chercher à dissimuler un fort penchant pour les PSNC. Le médecin s’est ainsi publiquement positionné en faveur de certaines pratiques, en rédigeant par exemple des articles sur la prétendue efficacité des guérisseurs ou en sous-entendant que des cures d’herbes fortement diluées à l’alcool pourraient tuer les cellules cancéreuses en lien avec des cancers du sein. Le médecin a également affirmé que la science n’était pas parvenue à prouver que l’homéopathie n’était rien de plus qu’un placebo. Cette position vis-à-vis de l’homéopathie fait particulièrement réagir outre-manche : en effet, il n’est plus possible de prescrire des remèdes homéopathiques au sein du NHS (le système de santé publique britannique) depuis 2017, dont le directeur avait déclaré qu’ils étaient « au mieux un placebo et un mésusage des fonds rares de la NHS ». De plus, des doutes subsistent quant à la véracité du long CV avancé par le Dr. Dixon. Ce dernier prétend notamment avoir eu des responsabilités au sein d’universités prestigieuse, comme l’UCL, Exeter, ou encore Birmingham… Ce qu’aucune de ces facultés n’a pu confirmer auprès du Times, qui a mené l’enquête.
(Sources : The Times, 10.12.3023 & BFMTV, 11.12.2023)