La Biologie totale vient d’être condamnée à Montpellier en la personne de Claude Sabbah1, son fondateur, reconnu coupable de publicité mensongère. Un motif bien mince au regard des premières inculpations pour exercice illégal de la médecine et blessures involontaires. Mais une condamnation quand même qui rend un peu justice après le décès de l’un de ses plus fervents adeptes. Et une condamnation de plus. Car en 2011, c’était le représentant belge de la Biologie totale qui était condamné, définitivement, pour exercice illégal de la médecine, coups et blessures involontaires et escroquerie2. En attendant le procès initié par Nathalie De Reuck, journaliste et documentariste, dont la mère est décédée des suites d’un cancer du sein, revenons plus en détails sur ce premier cas belge, celui de Maria S.
Le procès
Ce que la justice reproche à l’assistant social ayant accompagné Maria, c’est de lui avoir fait miroiter des taux de guérison défiant les lois de la médecine classique, dont il l’a d’ailleurs détournée : « n’allez plus voir votre oncologue, si vous faites cette chimio, vous mourrez. Je vous prendrai en charge comme j’ai pris en charge votre fils », disait-il en substance. Ce qui lui est reproché, c’est aussi d’avoir hâté le décès de Maria, dans des souffrances évitables. Non, la médecine ne pouvait plus rien pour elle, à l’exception d’un accompagnement de confort de fin de vie. Ce qui lui a é té enlevé. A la place, il n’y eut que souffrances, déchéance et symptômes qui se multipliaient tandis que l’assistant social s’en réjouissait : « ce sont des signes de guérison, n’ayez crainte. » Et ce qui aurait dû alerter… rassure. Jusqu’au moment où Maria finit par entrer à l’hôpital, pour ne plus en ressortir. C’est tout cela que le tribunal de Liège a sanctionné en septembre 2011 : exercice illégal de l’art de guérir, coups et blessures involontaires et escroquerie. L’assistant social n’a pas fait appel. (…)