Les partisans des pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique usent indéfiniment des mêmes arguments pour dénigrer la médecine conventionnelle et la science. Science et pseudo-sciences a repris un article d’Harriet Hall(1), médecin retraitée de l’armée de l’air, qui répond à 44 arguments infondés destinés à fustiger la médecine scientifique.
En voici quelques exemples :
8. Vous, les rationalistes, vous avez des a priori contre les médecines alternatives
Les rationalistes ont des a priori en faveur de la science et de la raison. Ils ont des a priori à l’encontre des allégations qui ont été testées et rejetées et qui sont incompatibles avec l’ensemble de leurs connaissances scientifiques.
11. Les médecins ne traitent que les symptômes, pas les causes
« Ce n’est bien entendu pas le cas ! » Les médecins traitent les causes sous-jacentes chaque fois que c’est possible. Si un patient souffre d’une douleur insupportable au bas de l’abdomen, le médecin ne se limite pas à un simple traitement de la douleur. Il écarte par exemple une appendicite et prescrit une intervention si elle en est la cause.
12. La médecine scientifique n’est pas capable d’expliquer pourquoi certains attrapent une maladie et d’autres pas, ou pourquoi les gens tombent malades à un moment particulier
« Les théories alternatives ne le peuvent pas davantage ». La médecine scientifique étudie les raisons qui font que de telles choses se produisent : exposition aux infections, nombre d’organismes qui pénètrent le corps, facteurs génétiques, toxines, déficience immunitaire, etc. Les partisans de la médecine alternative affirment avoir une explication mais n’ont jamais prouvé en quoi leur explication est meilleure que celles données par la médecine conventionnelle, ni en quoi elle améliore les chances de guérison des patients.
16. Les médecins ne font jamais de prévention
« Ils en font ! » La médecine préventive est une spécialité. La science médicale a inventé les vaccins ou les tests de dépistage préventifs.
18. Les médecines alternatives sont meilleures car elles sont globales
Dans les écoles, on enseigne aux médecins qu’une bonne prise en charge nécessite de considérer le patient dans son ensemble, de prendre en compte des informations sur son environnement, son histoire. Ils s’intéressent à la famille du patient, son mode de vie, son travail, le stress, son éducation, ses habitudes alimentaires…
25. C’est naturel, donc c’est sans danger
« Pas nécessairement ». Tout traitement, naturel ou pharmaceutique, doit être testé pour son efficacité et pour son absence de danger. Tout ce qui est actif présente des effets secondaires.
40. La médecine conventionnelle n’a aucun traitement disponible pour ma maladie
« Les médecines alternatives non plus » même si elles affirment le contraire. Ce qu’elles offrent ce sont de faux espoirs, une perte d’argent et de temps.
(1) Doctor-Bashing arguments… and their rebuttals : defending science-based medicine. Traduit par Jean-Paul Krivine.
(Source : AFIS, Science et pseudo-sciences N°311, janvier 2015)