Catherine et Craig Hughes ont perdu leur enfant non vacciné d’une coqueluche. Le lendemain de sa mort, les parents ont été confrontés aux attaques de membres de l’Australian Vaccination-skeptic Networks (AVN) qui, afin de détourner l’opinion des véritables raisons ayant entraîné la mort du bébé, ont lancé une campagne d’intimidation et de diffamation contre le couple.
Les membres d’AVN les ont accusés d’être à la solde des laboratoires pharmaceutiques et de ne pas avoir prodigué à l’enfant les soins naturels appropriés : vitamines, huiles essentielles… Ils ont même été jusqu’à affirmer que le bébé n’avait jamais existé et que sa mort était une mise en scène pour discrédité les « anti-vaccins ».
Deux ans après la disparition du bébé, les anti-vaccins ne veulent toujours pas reconnaître qu’il est mort d’une maladie dont il aurait été protégé s’il avait été vacciné et le couple Craig est encore la cible d’attaques destinées à les faire taire.
Du 23 juillet au 5 août 2017, le mouvement a organisé des réunions secrètes sur la côte Est de l’Australie au cours desquelles il a projeté Vaxxed, un documentaire réalisé par Andrew Wakefield, un chercheur et médecin radié pour avoir publié une étude truquée sur un lien de causalité entre le ROR1 et le développement de l’autisme.
Ces réunions attirent un public nombreux de parents et de femmes enceintes, soucieux du bien-être de leurs enfants et suspicieux envers la médecine conventionnelle. Elles sont l’occasion de critiquer les experts pro vaccination, de s’informer sur les moyens de contourner l’obligation vaccinale, d’apprendre à contrer les arguments des « pro-vaccins » et donnent aussi lieu à des discussions sur les solutions alternatives aux vaccins comme l’homéopathie. L’AVN conditionne les enfants en leur proposant de la littérature spécialement conçue pour eux : « La merveilleuse rougeole de Mélanie » est un livre dans lequel une maman encourage sa fille, non vaccinée, à rendre visite à une amie souffrante pour démontrer qu’avec une hygiène de vie saine on n’attrape pas de maladie.
L’activisme de l’AVN est redoutable : flyers dans des boites de couches, autocollants sur les livres pour bébés, affiches des « pro-vaccination » arrachées. Mais leur terrain de prédilection est Internet. Grâce aux réseaux sociaux, ils font circuler de fausses informations et présentent la vaccination comme une arme que le gouvernement et les professionnels de santé utiliseraient pour rendre les gens malade afin de les contrôler.
L’AVN avance masqué afin de toucher un large public. Le groupe s’était présenté sous une fausse identité à la Miami Satet High School (Queensland), mentant sur le contenu du documentaire. A Melbourne, la mairie de Boroondara, victime de leur subterfuge, a dû émettre un communiqué pour se désolidariser de l’AVN.
Le docteur John Cunningham, un expert en vaccination, compare l’AVN à une secte qui alimente les peurs des gens en diffusant de fausses informations alarmistes. Ses sympathisants « n’écoutent pas la raison, la science ou les faits. Ils n’écoutent que les choses qui confirment leurs mentalités paranoïaques et axées sur la conspiration ». « C’est comme s’ils faisaient une chasse aux sorcières, attribuant chaque maladie aux vaccins ». Il ajoute : « je conseille à quiconque ayant des amis ou de la famille anti vaccination de faire preuve de patience car ils ont subi un lavage de cerveau ».
(Source : Herald Sun, 04.08.2017)
1. Rubéole, Oreillons, Rougeole