Selon les chiffres d’IMS Health, entre 2008 et 2012, la vente des vaccins a chuté en France de 12% toutes maladies confondues et jusqu’à 40% pour la rougeole. La vague de contestation menée par les militants anti-vaccinations en est sans doute à l’origine et est devenue une vraie menace pour la santé publique : certaines maladies font leur réapparition.
Ces militants, bien que minoritaires, s’expriment de façon suffisamment forte pour troubler la population et gêner la politique de vaccination. Tous les vaccins sont visés, mais les nouveaux le sont plus particulièrement.
D’abord, les gens considèrent que les maladies qu’on ne voit plus n’existent plus : diphtérie, tétanos, coqueluche ou encore poliomyélite. C’est faux. Elles réapparaîtront si on ne vaccine plus.
Ensuite, les bienfaits de la vaccination ne sont plus considérés alors que, si ces maladies ont disparu en France, c’est justement grâce aux campagnes de vaccinations obligatoires.
Les anti-vaccins considèrent qu’il y a plus à craindre des effets indésirables que de la maladie. Ce point est difficile à discuter puisque chaque geste médical s’accompagne d’effets indésirables. Ils incriminent également l’industrie pharmaceutique coupable, selon eux, de vouloir prioritairement en tirer de l’argent et non pas protéger les populations.
Même si la vaccination est une protection individuelle, elle est surtout un acte altruiste dans la mesure où toute la population doit être protégée. C’est une question de santé publique.
Et pourtant, en Angleterre où il y a eu un relâchement sur la vaccination anti-coqueluche, en ex-URSS où la campagne de vaccination anti-diphtérie a été moins suivie, les maladies ont réapparu. En France, l’insuffisance de vaccination contre la rougeole a permis à la maladie de réapparaître et a facilité les épidémies de cette maladie dans toutes l’Europe.
Dans ce contexte, le ministère de la Santé et le Conseil de santé publique tentent de rassurer la population et d’améliorer ces campagnes de vaccination.
Source : Atlantico, 23.03.2014