A Castillon, en Ariège, une accoucheuse âgée de 58 ans a été mise en examen le 3 septembre 2008 pour « exercice illégal de la profession de sage-femme » après la mort d’un nouveau-né lors d’un accouchement à domicile. Elle avait déclaré être titulaire d’un diplôme américain de sage-femme.
« Précautionneuse », souligne le procureur de Foix, elle avait fait signer une décharge au couple de Castillon. En juin dernier, cette accoucheuse avait fait acte de candidature auprès de l’association des « Doulas de France » qui dit l’avoir refusée.
Selon la presse relatant cette affaire, elle se présentait néanmoins comme une « doula ». Ce cas n’est pas isolé. Au printemps, près du Mas-d’Azil (Ariège), un autre bébé était décédé. Sa mère, une sage-femme britannique avait décidé de lui donner naissance à son domicile.
(Source : France24/AFP, Véronique Martinache, 16.09.2008 & Ladepeche.fr, Sabine Bernède, 21.09.2008 & Doctissimo, 18.09.2008
Extrait du rapport » Les Doulas : une profession émergente ? » de l’Académie Nationale de Médecine
» Un autre risque est l’emprise que peuvent avoir des « Doulas », éventuellement initiées à des méthodes psychologiques, sur des jeunes femmes fragiles et vulnérables, dans cette période si particulière et si émotionnelle de la grossesse et de l’accouchement. Il arrive que des jeunes femmes recherchent l’assentiment de leur « Doula » avant d’accepter une intervention indispensable. De même, on peut s’interroger sur leur rôle vis-à-vis du père et de son implication pendant ce moment unique que représente la naissance de l’enfant.
A ce sujet, on ne peut écarter, dans certains cas, un risque de déviance plus ou moins sectaire. D’ailleurs, la « profession de Doulas » a attiré l’attention des membres de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES), inquiets de voir se développer un mouvement généralement « dans des milieux hostiles à la médicalisation de la maternité ». Le rapport de 2006 de la MIVILUDES (16), paru en mars 2007, fait état, dans le chapitre « La formation professionnelle et le risque sectaire », « d’une augmentation croissante des prestations visant au développement de la personne, de ses capacités comportementales, relationnelles, de son bien-être, de son épanouissement et même de son intelligence émotionnelle, dans une quête de sens à la vie et d’adaptation à une société en mutation », mouvement dont les professionnels de la santé seraient une cible privilégiée. Le rapport note « qu’en l’absence de tout encadrement, ce nouveau métier d’accompagnement à la naissance sur le registre de l’aide à la relation, pose un certain nombre de questions ». «
L’Académie de Médecine s’inquiète de l’émergence des « doulas »