Le mouvement anti-vaccination (dit « antivax », ou antivaccinisme) s’est fait très présent à la fois en images et en discours depuis le début de la pandémie de Covid-19 en 2020. Si la pandémie, ses effets et les nouvelles contraintes qu’elle a entraînées (notamment le confinement, le port du masque et le pass sanitaire) ont transformé le quotidien de manière inédite, le mouvement anti vaccin, lui, n’est pas nouveau. Son apparition est concomitante de la découverte de la vaccination contre la variole, à la fin du XVIIIè siècle. C’est un mouvement ancien qui s’est développé dans différents contextes intellectuels, géopolitiques, historiques ou sociaux. Si son discours a changé dans le temps selon les motivations de ses partisans et les contextes, le fond, lui, repose sur des croyances qui toutes ensemble suivent un même fil rouge.
De sa naissance à aujourd’hui, explique Romy Sauvayre, sociologue des croyances, ce mouvement s’est seulement adapté aux circonstances qu’il rencontrait : « comme toutes les croyances, les théories anti vaccins mutent, elles s’adaptent à notre quotidien, comme les rumeurs ». (…)