Le business du bonheur

une enquête de Claire Alet, réalisée par Jean-Christophe Ribot, Arte, 2022, 88 minutes

Plongée au cœur de la psychologie positive, le documentaire de Claire Alet s’interroge sur les limites du développement personnel. Confrontant d’ardents défenseurs de la discipline -Christophe André ou le chercheur américain Martin Seligman-, à ceux qui critiquent cette tendance -telles que la docteure en philosophie Julia de Funès ou la sociologue Éva Illouz- Claire Alet essaie de comprendre pourquoi la quête du bonheur vire à l’obsession en Occident alors que la consommation d’antidépresseurs ne cesse d’augmenter.

Née dans les années 1990 aux Etats-Unis, importée en Europe par le biais des entreprises notamment, la psychologie positive postule que le bonheur ne dépend pas de contingences extérieures, mais de chacun d’entre nous.

Percevant les avantages indéniables de ce postulat, les entreprises se sont empressées d’ouvrir la porte au développement personnel. Si pour la professeure en psychologie positive Judith Mangelsdorf il aurait pour objectif « de rendre le travail plus humain », le sociologue Nicolas Marquis y voit un terreau favorable à la culpabilisation. Pour Carl Cederström, sociologue suédois, la psychologie positive tendrait à normaliser les inégalités sociales en donnant à chacun l’unique responsabilité de sa réussite et de ses échecs. D’autres universitaires y voient un moyen de museler la masse laborieuse « en l’encourageant à taire ses critiques, trop négatives, voire à accepter des conditions de travail de plus en plus difficiles. »

(Source : Arte, 23.08.2022)

Voir le documentaire disponible sur Arte du 23/08/2022 au 25/02/2023 : https://www.arte.tv/fr/videos/099779-000-A/le-business-du-bonheur/

  • Auteur : Unadfi