Châtiments corporels sur enfants dans des églises baptistes

Des institutions baptistes défendant le droit de corriger les enfants par des châtiments corporels ont délibérément tu les comportements violents du pasteur Claude Guillot. D’anciennes victimes déplorent aujourd’hui cette loi du silence.

Dans le cadre d’un recours collectif contre ce pasteur et contre les Eglises baptistes de Victoriaville et de Québec, les victimes ont rédigé un document d’une trentaine de pages, dans lesquelles elles accusent les institutions baptistes d’avoir été au courant des abus perpétrés par le pasteur Claude Guillot, sans avoir jamais cherché à le dénoncer. Une complaisance qui a seulement permis que se perpétuent punitions et châtiments corporels violents sur les enfants qu’il a eus sous sa responsabilité durant de nombreuses années.

Au-delà de ce cas précis, les victimes dénoncent le fait que les organisations aient « enseigné et fait la promotion de méthodes éducatives dangereuses », encourageant par exemple les châtiments corporels sur les enfants avec un objet contondant.

Le parcours du pasteur Guillot ne fait que confirmer une personnalité au mieux très rigide, au pire excessivement violente.  En 1982, il travaillait comme superviseur de l’église-école baptiste la Bonne Semence à Victoriaville, établissement dans lequel il était permis de taper les enfants « de tout âge, dont certains d’âge préscolaire » en leur donnant « des coups de palette de bois ». Il aurait été congédié deux ans plus tard car jugé « trop extrême ».

Après des passages temporaires et successifs dans plusieurs églises, il fonde à son domicile en 1999 une église-école où il enseigne à de jeunes fidèles, dont des pensionnaires. Des jeunes que Claude Guillot corrigeait sévèrement, physiquement et régulièrement. Il contrôlait également leurs heures de sommeil, les quantités d’eau et de nourriture consommées.  C’est en 2015 que les autorités ont fait fermer cette école clandestine.

Cette action collective s’étire depuis 4 ans. Certains des requérants ont fini par se retirer de la procédure, désabusés par les délais.

Les co-requérants réclament aujourd’hui 2 millions de dollars canadiens pour les « dommages et souffrances subis ». 

(Source : tvanouvelles.ca, 26.07.2022)

  • Auteur : Unadfi