Le virus de la rougeole se propage dans le département du Rhône. 25 cas ont été signalés depuis le début de l’année. « La majorité des cas n’étaient pas vaccinés » déplore le Professeur Yves Gillet, expert en infectiologie pédiatrique, responsable des urgences pédiatriques à l’hôpital femme-mère-enfant aux Hospices civils de Lyon.
Les cas ont été principalement concentrés dans l’Est-Lyonnais. Les autorités sanitaires pointent du doigt les communautés réfractaires à la vaccination comme foyers de propagation de la maladie. La protection contre la rougeole repose essentiellement sur l’immunité acquise soit par une infection antérieure, soit par la vaccination, souligne le Professeur Gillet, démentant les idées reçues sur des alternatives de protection.
Chaque personne infectée peut en contaminer vingt
Interrogé sur l’augmentation des cas, le Professeur Gillet met en avant une recrudescence mondiale de la maladie, avec des foyers notables en Europe. Il explique que la transmission se fait principalement au sein des communautés non immunisées, chaque personne infectée pouvant en contaminer jusqu’à 20 autres, soit le double du taux de transmission du Covid-19. La rougeole, souvent sous-estimée, peut avoir des conséquences graves. Sur les 30 000 cas recensés en France entre 2009 et 2020, 26 se sont soldés par des décès. La maladie peut causer des complications cérébrales mortelles et il n’existe aucun traitement spécifique une fois la maladie déclarée. Les victimes, dans la plupart des cas, étaient des personnes non vaccinées, mais aussi des individus immunodéprimés qui ne peuvent pas bénéficier de la vaccination.
Certains pays, principalement dans le nord de l’Europe, ont réussi à éradiquer la maladie grâce à une couverture vaccinale adéquate. Le Professeur Gillet rappelle que la rougeole est une maladie évitable et souligne l’importance des campagnes de vaccination, souvent négligées malgré les recommandations sanitaires.
(Source : Le Figaro, 15.03.2024)