Avec l’épidémie de Covid-19, les théories complotistes ont pénétré l’intégralité de la société et les groupes de bien-être et de yoga ne semblent pas épargnés par cette tendance. Cette diffusion se fait par le biais d’influenceurs ou influenceuses qui propagent notamment les théories de QAnon.
Ces influenceurs profitent de leur audience pour diffuser des contenus complotistes auprès de personnes qui ne seraient pas forcément touchées par ces messages en temps normal. Selon Cécile Guerin de l’Institute for Strategic Dialogue les adeptes du yoga et du bien-être sont une minorité à croire aux théories complotistes mais n’en demeurent pas moins actifs. Une étude du Centre for Countering Digital Hate (CCDH) a révélé que les influenceurs ayant des “opinions anti-vax” – y compris ceux de la communauté du yoga avaient gagné près de huit millions d’adeptes depuis 2019. Matthew Remski, qui anime un podcast sur les liens entre conspirationnisme et croyances New Age, rappelle que yoga et théories du complot partagent certaines croyances : « tout est lié, rien ne se passe sans raison et rien n’est comme il apparait ». Il poursuit en rappelant que le yoga a toujours été vanté par des leaders charismatiques critiques à l’égard de la médecine. Selon lui, les influenceurs sur les médias sociaux ne sont que les successeurs de cette pensée.
Dans une interview à la BBC, la professeure de yoga Seane Corn admet avoir souvent entendu ses collègues ou ses étudiants se plaindre de la médecine mais elle constate un changement depuis le début de la pandémie. Elle reçoit des messages ouvertement anti-vaccination, dénonçant Big Pharma ou encore des théories complotistes mettant en cause Bill Gates. Dans certains messages elle a reconnu des idées portées par la communauté QAnon. La diffusion de théories complotistes au milieu de post bien-être et emplis de spiritualité sur Instagram porte un nom de « QAnon pastel » surfant, comme le dit l’article de Slate, sur « l’esthétisme de la plateforme et les codes du yoga. »
(Sources : BBC, 14.02.2021 1 & Slate, 14.02.2021)