Depuis mi-novembre, une rumeur circule sur les réseaux sociaux selon laquelle Vinted hébergerait des annonces à caractère pédophile. La plateforme de vente de seconde main se défend de cette accusation complotiste et dit ne pas avoir trouvé trace d’activité criminelle.
Ce sont des annonces présentant des objets à un prix en apparence trop élevés, avec des mentions de taille et d’âge, qui auraient éveillé des soupçons chez des internautes suspicieux. Ils y voient des messages cryptés dissimulant des annonces pédocriminelles. Et la rumeur s’est rapidement répandue sur X, TikTok et YouTube, bien au-delà des sphères QAnon (mouvance conspirationniste d’extrême droite venue des Etats-Unis) dont elle provient, affirme Le Monde. Comme dans l’affaire Wayfair, en 2020 : malgré l’absence totale de preuves, les têtes de pont conspirationnistes francophones demeurent convaincues, trois ans plus tard, que le site d’ameublement sert de façade à un trafic d’enfants et analysent, aujourd’hui, les autres sites sous le même prisme, remarque le quotidien.
Internet Watch Foundation, association britannique de lutte contre la pédocriminalité, affirme pour sa part « qu’il n’y a aucun fondement à ces allégations ». Les annonces à des tarifs de plusieurs milliers d’euros correspondraient à des objets de luxe ou de collection, des ventes par lots, des enchères ouvertes ou des erreurs de saisie. Ce que certains appellent « preuves » seraient donc plutôt des supputations et raccourcis peu convaincants. Interrogée, la plateforme Vinted assure « que la confiance et la sécurité sont une priorité absolue » rappelant « qu’à chaque annonce suspecte, elle supprime celle-ci et collabore avec les autorités si nécessaire ». Plusieurs enquêtes de presse ont montré que des pédophiles détournaient de leur vocation des plateformes en ligne grand public pour chercher leurs proies mais qu’ils utilisent plutôt des sites de rencontre pour adolescents.
(Source : Le Monde, 24.11.2023)