Des chiffres et des êtres

Sur les réseaux sociaux, impossible de scroller sans tomber sur une théorie du complot impliquant des célébrités ou des sociétés secrètes. Mais selon une étude américaine, si les plateformes sont un vivier, c’est notre entourage qui nous conforte dans ces fausses idées.

Des chercheurs issus de plusieurs universités américaines soulignent le rôle prépondérant du cercle familial et amical dans la croyance de fausses informations. Autrement dit, une théorie fumeuse apparaît plus crédible si elle sort de la bouche d’un proche. L’étude parle « du rôle persuasif de la communication de masse et interpersonnelle ».

Pour tenter de comprendre, les chercheurs ont sondé 2 765 personnes, du 17 au 21 juillet 2024, soit quelques jours après la première tentative d’assassinat de Donald Trump. 93 % des personnes interrogées ont déclaré avoir eu connaissance de l’attaque, 65 % ont indiqué l’avoir appris grâce à la télévision, 44 % par les réseaux sociaux et 30 % par la famille ou les amis.

Parmi les 38 % d’Américains sondés qui ont entendu la théorie selon laquelle les Démocrates étaient à l’origine de cette attaque, 52 % d’entre eux en ont eu connaissance sur les réseaux sociaux et 31 % l’ont entendue par leurs proches.

50 % des répondants étaient tout de même conscients de la théorie conspirationniste plus générale, selon laquelle tout avait été créé de toutes pièces. Parmi eux, 52 % ont entendu cette idée sur les réseaux sociaux, 32 % par la famille et les amis et 25 % à la télévision. Ils sont tout de même presque un tiers à penser que la rumeur pouvait être véridique, dont 11 % qui la qualifie de « très probable » et 19 % de « assez probable ».

Selon l’étude, il serait difficile de s’éloigner de la pression sociale : « les croyances conspirationnistes ont tendance à être entretenues par des personnes enclines à ce type de pensée, motivées pour entretenir une croyance donnée et qui ont reçu des informations par le biais de liens sociaux. Les tentatives visant à améliorer les croyances conspirationnistes doivent distinguer la diffusion de l’exposition et l’exposition de la croyance, et reconnaître les rôles variables des médias et de l’influence interpersonnelle à chaque étape ».

Parmi les répondants, âgés en moyenne de 57 ans, 62 % sont des femmes, 34 % des partisans du Parti républicain et 36 % votent Démocrate. D’après l’étude américaine, 50 % des 18-24 ans pensent que la tentative d’assassinat de Donald Trump a été organisée par le Parti démocrate.  

(Source : La Dépêche, 08.10.2024)

  • Auteur : Unadfi