Chasser les idées fausses

La Cité des sciences et de l’industrie consacre une exposition, « Darwin, l’original », et tente de répondre aux attaques persistantes menées contre la théorie de l’évolution, victime de déformations idéologiques, qui profitent à des gourous religieux ou ultra-libéraux, et d’idées fausses et persistantes qu’il devient urgent de réfuter.

1- Ce n’est qu’une théorie parmi d’autres, elle n’est pas prouvée.

150 ans de travaux scientifiques n’ont pas invalidé la théorie de l’évolution. Certes, il reste des points de discussions, des imprécisions mais elle continue de s’enrichir selon une méthodologie scientifique reposant sur le scepticisme, le réalisme et le matérialisme. Cette démarche est évidemment plus complexe que de faire appel à une « force surnaturelle » pour combler ses failles.

2- Tant de beauté, de complexité et de diversité ne peuvent être le fruit du hasard

Il faut replacer la sélection naturelle entre le hasard et la finalité. Elle n’a pas de but ultime mais un effet mécanique qui consiste à reproduire les gènes. Les seuls gènes à s’être maintenus sont ceux qui étaient susceptibles de produire des organismes efficaces capables de se reproduire. Nul besoin d’une intelligence supérieure pour cela.

3- L’homme ne peut pas descendre du singe

Charles Darwin ne l’a jamais affirmé. L’homme ne descend pas du singe, il est un singe ! Pour autant, les grands singes actuels ne donnent pas une image de nos ancêtres. La génétique est d’ailleurs venue confirmer l’étroite parenté des hommes avec les bononbos : plus de 99% d’ADN commun.

4- Le darwinisme est une théorie dangereuse et immorale

Seules des interprétations malveillantes ou passionnées ont avancé la théorie contemporaine de l’évolution comme caution à des doctrines sociales et politiques telles que le racisme, l’eugénisme… Mais toutes les théories sont potentiellement dangereuses pour la société. Malheureusement, l’idée d’une supériorité issue du sang n’a attendu ni Darwin ni la génétique pour prospérer.

(Source : Sciences et Avenir, 24.02.2016)