En Auvergne, le succès croissant des PSNC dissimule un secteur peu encadré et parfois dangereux.

L’essor des guérisseurs, magnétiseurs et autres praticiens de PSNC dans le Massif central attire un public varié, souvent séduit par des discours de défiance envers la médecine conventionnelle. Dans le Cantal, plusieurs coupeurs de feu et magnétiseurs affichent des tarifs allant jusqu’à 80 € la séance, sans formation médicale ni encadrement de leur pratique. 

À Clermont-Ferrand, des salons de bien-être rassemblent des dizaines de praticiens aux statuts flous et aux approches parfois ésotériques. Certains se présentent comme « énergéticiens » ou « chamans » et s’adressent à une clientèle parfois vulnérable, notamment des personnes en errance médicale. Plusieurs acteurs de la lutte contre les dérives thérapeutiques, comme l’Ordre des médecins et l’Unadfi, alertent sur les risques d’emprise. 

Malgré ces signaux d’alerte, certains élus locaux tolèrent, voire valorisent, ces pratiques, au nom du folklore ou du développement touristique, ce qui contribue à leur normalisation. Les autorités peinent à trouver des solutions pour contrer ce phénomène : l’exercice illégal de la médecine est difficile à prouver tant qu’aucun diagnostic n’est posé. 

(Source : La Montagne, 22.03.2024)