À Londres, Aravindan Balakrishnan, surnommé le « gourou maoïste » est jugé pour les viols de deux femmes et la séquestration de sa propre fille durant 30 ans. Orateur charismatique, il avait fondé au sud de Londres l’Institut des travailleurs sur la pensée du marxisme-léninisme selon Mao Zedong, qualifié de secte par le procureur.

Connu aussi comme le « camarade Bala », il avait attiré, dans les années soixante-dix, une centaine d’adeptes, le groupe s’étant réduit ces dernières années à six femmes « qui le vénéraient comme un dieu ». Elles vivaient dans la violence, la peur et l’isolement. 

Il exerçait une emprise sur ses victimes en leur faisant croire qu’il était Dieu et qu’il détenait un pouvoir sur la vie et sur la mort. Il les avait également convaincues qu’il contrôlait « la lune, le soleil, le feu et les vents » et prétendait les purifier lorsqu’il les violait. Il a également prétendu être à l’origine d’une série de catastrophes mondiales, comme la destruction de la navette spatiale de la NASA en 1986 ou la mort d’un Premier ministre malaisien, orchestrées par son complice, « un esprit invisible » qu’il nomme Jackie.
 

À l’âge de quatre ans, sa fille a été exorcisée pour la « débarrasser » de ses « tendances fascistes ». La coupant du monde, il lui a interdit d’aller à l’école ou de se faire des amis. En 2013, lorsqu’à l’âge de 30 ans elle retrouve sa liberté en échappant aux griffes de son père, elle ne savait ni marcher correctement, ni traverser la route. Les services médicosociaux qui l’ont prise en charge ont diagnostiqué un diabète qui n’a jamais été soigné ainsi qu’un syndrome de stress post-traumatique. 

Aravindan Balakrishnan nie toutes les accusations portées contre lui.

(Sources : Independent, 26.11.2015 & La Presse, 01.12.2015)