Camil Renaud, un ancien membre du Mouvement raëlien, qui devait être jugé mi-septembre, a plaidé coupable de quatre chefs d’accusation portés contre lui. Il devait répondre des faits de contacts sexuels, d’exploitation sexuelle, d’incitation à des contacts sexuels et de corruption de moeurs commis sur une adolescente entre 1988 et 1995.
L’accusé avait rencontré sa victime et sa mère en 1988 et « les avait initiées aux valeurs du Mouvement raëlien ». Les attouchements sur l’enfant, âgée de seulement onze ans, ont débuté par des massages et des caresses et se sont poursuivis par une série d’agressions sexuelles. L’enfant aurait subi 10 à 15 contacts sexuels entre l’âge de onze et dix-sept ans. Abusant de la confiance de la jeune fille, il l’avait également emmenée dans une maison où des gens liés au Mouvement raëlien déambulaient nus.
Suite à la décision de l’accusé, le tribunal a ordonné la rédaction d’un rapport présentenciel1 et a décidé de le soumettre à une évaluation sexologique afin de déterminer si les abus qu’il a commis étaient uniquement liés à son adhésion à la secte.
Durant l’audience, Camil Renaud a expliqué qu’il avait quitté le mouvement peu de temps après les faits et s’est plaint d’avoir subi un lavage de cerveau dont il aurait mis deux ans à se remettre. Il ajoute avoir perdu toutes ses relations, ainsi que son frère encore membre du groupe.
La victime a, quant à elle, été invitée à témoigner « des conséquences des contacts sexuels qu’elle a subis », car, fait valoir son avocat, « plus les procédures durent, plus c’est difficile pour elle ». Mais l’accusé a demandé le report du témoignage afin d’être accompagné d’un avocat.
(Source : Le Droit, 17.09.2019)
1. Rapport, portant sur le contrevenant, préparé par un agent de probation pour aider le juge à statuer.
