Un ex-adepte témoigne

John Spinks a passé 22 ans de sa vie chez les Frères de Plymouth. Pour le quotidien britannique, Liverpool Echo, il est revenu sur le contrôle strict exerçé par le groupe sur sa vie quotidienne.

L’ex-adepte est né au sein des Frères de Plymouth et a quitté le groupe en 1988. Dans son témoignage il aborde les règles rigides. La télévision, les évènements sportifs, le cinéma et même les animaux domestiques sont considérés comme des « distractions » éloignant de Dieu et par conséquent proscrits. A la suite d’un décret de l’église, certains fidèles auraient même abattu leurs animaux de compagnie. Il devait assister à des réunions religieuses quotidiennes dont cinq le dimanche. Lors de ces réunions seuls, les  hommes pouvaient prendre la parole, les femmes étaient assises à l’arrière et devaient porter un foulard. Pour John Spinks, le groupe contrôle la vie des fidèles et impose ce qu’ils doivent croire ou non.

Les Frères de Plymouth croient en la doctrine de la séparation ce qui signifie que leurs membres doivent se tenir le plus loin possible de la société, le monde étant considéré comme un lieu de méchanceté. John Spinks raconte que sa famille et lui ont plusieurs fois été contraints de déménager car ils ne devaient pas vivre dans des maisons ayant des murs mitoyens ou des égouts communs.

Après avoir quitté le groupe, il ne verra pas sa famille pendant 15 ans avant que son père ne l’appelle en 2002 pour lui dire que le mouvement avait modifié ses règles et qu’il pouvait voir sa famille. Cependant pour lui ces règles n’avaient pas vraiment disparu et ces visites étaient en fait une tentative pour le ramener dans le groupe. En 2015 il a pu rendre visite à sa mère lorsqu’elle était dans un hôpital et que les règles de séparation ne s’appliquaient pas. Sa mère est décédée quelques jours plus tard. Il a refusé d’assister à son enterrement en raison des règles qui lui étaient imposées : entrée par une porte arrière, se tenir à l’écart de tout le monde. Selon lui, il est fréquent que les membres qui quittent le groupe soient coupés de leur famille.

La publication de ce témoignage dans le Liverpool Echo du 11 janvier 2020 a permis à une autre ex-membre des Frères de Plymouth de faire parvenir son témoignage au quotidien. Cette femme a quitté le mouvement en 2018. Elle affirme que les membres du groupe ne sont autorisés qu’à utiliser les téléphones portables fournis par Universal Business Team une société appartenant aux Frères de Plymouth. Ils auraient un accès restreint à Internet et leurs données de communication et historique web seraient surveillés par les membres du mouvement. Lorsqu’en 2015, elle a souhaité quitter le groupe, des membres l’ont fait déclarer « psychotique » par un psychiatre employé par l’église. Ses enfants ont été envoyés dans une famille d’accueil pendant quatre mois. Son mari a quitté le groupe en 2015, le groupe a alors empêché son conjoint de voir ses enfants pendant trois ans jusqu’à ce qu’elle quitte le groupe.

(Sources : Liverpool Echo, 11.01.2020 & 25.01.2020)

Lire sur le site de l’UNADFI, l’ensemble des articles sur les Frères de Plymouth : https://www.unadfi.org/mot-clef/freres-de-plymouth/

  • Auteur : Unadfi