Un abbé condamné en 2017 va enfin purger sa peine

Condamné par la cour d’appel de Bruxelles à une peine de cinq ans de prison pour des faits d’agressions sexuelles sur mineurs entre 2010 et 2011, l’abbé Frédéric A., membre de la Fraternité Saint Pie X, vivait depuis libre en Suisse suite à un imbroglio administratif. Courant juin, il a été retrouvé par les autorités suisses et devrait purger sa peine. L’hebdomadaire suisse L’illustré a publié le témoignage de parents dont le fils a été abusé par l’abbé.

D’origine suisse, l’abbé avait souhaité purger sa peine dans son pays natal. Début juin 2020, Le Nouvelliste, quotidien du Valais, a révélé que l’homme vivait libre dans la région ne purgeant sa peine ni en Suisse ni en Belgique. La justice belge aurait émis à son encontre un simple mandat d’arrêt et l’homme ne se trouvant plus sur le territoire belge, les recherches auraient alors échoué. La question du lieu d’exécution de sa peine devrait être nouvellement tranchée.

L’arrestation de l’abbé est un soulagement pour les parents des enfants victimes. Dans les colonnes de L’illustré, les parents d’une de ces victimes reviennent sur les faits, témoignant de ce qu’ils ont vécu et des longues années de combat qu’ils ont menées face une puissante organisation qui a défendu un de ses membres pourtant auteur d’agressions sexuelles à répétition. Retour sur les faits. Ordonné prêtre en 2004, Fréderic A. est accusé en 2005 d’avoir abusé d’un enfant pendant un camp de jeunes. L’affaire n’ira jamais devant la justice et lors d’un procès canonique l’abbé est acquitté « faute de preuves ». Il est cependant interdit d’exercice avec des enfants et des adolescents. Il est alors transféré à Bruxelles dans un prieuré situé dans les mêmes lieux qu’un pensionnat de jeunes élèves. C’est là que le soir il abuse de jeunes élèves en leur répétant qu’il s’agit d’un « grand secret » entre eux.

Parmi les victimes, le fils de Carlo et Florence Peeters, qui témoignent dans L’Illustré. A l’époque des faits, ils sont membres de la Fraternité. Avertis par une mère d’élève de faits de pédophilie au sein de l’école, ils interrogent leurs fils qui raconte ce qu’il a subi. Débute alors la procédure judiciaire. Le mouvement tente par tous les moyens d’éviter que le nom de l’organisation soit sali. Durant la procédure, le prêtre nie les faits, avance que les enfants ont rêvé, que quelqu’un s’est fait passer pour lui, que les enfants tiennent pour vraie une chose qui n’est jamais arrivée. Il avoue aussi qu’il aurait pu commettre les faits lors d’actes de somnambulisme…

Il est acquitté en première instance mais lors de l’appel, le supérieur du prêtre fournit des enregistrements qui prouvent les actes de pédophilie et contribuent à sa condamnation.

La famille Peeters a récemment quitté l’organisation et lui reproche son manque de coopération et de soutien envers les victimes.

(Sources : 20 minutes, 14.06.2020 & L’illustré,25.06.2020)

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  • Auteur : Unadfi