Dans un témoignage publié dans le magazine Néon et dans un livre1, Alban Bourdy revient sur son parcours au sein d’Ashram Shambala. Il souhaite que son histoire permette d’alerter sur les mouvements sectaires qui continuent de prospérer malgré les accusations.
Contacté par l’intermédiaire des réseaux sociaux, il commence par organiser la venue d’une chamane sibérienne, Soledad, dans sa région. Constatant autour de lui un attrait fort pour le chamanisme il multiplie ensuite ce genre d’évènements. Les chamans s’adaptent à la demande et viennent sous différentes étiquettes telles qu’astrologue, voyant ou même économiste.
Sa première rencontre avec Soledad a été un véritable coup de foudre. De son côté la chamane lui dira qu’elle sentait un fort potentiel en lui et qu’ils devaient travailler ensemble.
Alban Bourdy a aussi participé à de nombreux stages où manque de sommeil et alimentation légère se combinaient avec des activités physiques intenses et de longs discours de chamans. L’énergie sexuelle était très présente lors de ces stages. L’ex-adepte rapporte aussi la vision archaïque des chamans selon laquelle les hommes devaient apporter de l’argent et les femmes être belles. Au moment de ses premiers doutes sur le mouvement, Alban Bourdy raconte que l’admiration pour la chamane et l’effet de groupe lui permettaient d’écarter ses incertitudes.
Cependant au fil du temps les discours et les actes du groupe devenaient de plus en plus ridicules à ses yeux. Il répondait de moins en moins aux sollicitations devenues considérables et chronophages. Il ne restait dans le groupe qu’avec la seule idée d’aider Soledad – dont il était amoureux – à sortir. Jusqu’à ce que celle-ci parte vivre avec un autre homme. Un journaliste lui enverra des documents sur la secte relatant notamment des faits de prostitutions de mineures dont certaines qu’il connaissait.
Avec le recul, il s’aperçoit du véritable lavage de cerveau exercé par les chamans, de la banalité de leurs discours ainsi que de l’absurdité de leur méthode pour faire passer l’énergie. Il est sorti du groupe déstabilisé et tente de se reconstruire mais reste consterné par le fait que ce groupe continue à se développer malgré ce qui est dénoncé.
(Source : Neon, 28.06.2019)
1. Alban Bourdy, Un bisounours au pays des se(x)tes, Editions BOD
