« Sectes, de Moon à la Scientologie – Comment elles s’implantent dans le 13e »

Paris

Le mensuel « Le 13 du Mois » a publié un dossier sur les mouvements à caractère sectaire implantés dans le 13è arrondissement de Paris.

En préambule du dossier, l’un des journalistes, auteur du dossier, rappelle « le barnum médiatique » qui s’était produit à la fin de l’année 2012 lors des supposées « prophéties » de fin du monde. Trois millions de pages Internet avaient alors été créées à l’occasion de cet « évènement ».

Pour la Miviludes, il s’agissait « d’outils de propagande, de recrutement et de prosélytisme ».

Pour Catherine Picard, présidente de l’UNADFI, le recrutement des mouvements sectaires sur la toile est un phénomène nouveau. En « quelques clics » les internautes se retrouvent dirigés vers des sites aux intitulés trompeurs proposant tests de personnalité, coaching, bien-être, développement personnel… Serge Blisko, président de la Miviludes, confirme en effet que les croyances et les dérives sectaires envahissent le Net. Des mouvements pseudo « thérapeutiques » dont certains peuvent conduire à une dérive sectaire, proposent des réponses ou des solutions « dans ce grand supermarché actuel qu’est la quête du sens ou du bien-être ». Le danger principal vient de l’abandon ou du refus de suivre un traitement médical par un malade, lui faisant ainsi perdre des chances de guérir.

Le président de la Miviludes précise également que la Mission se préoccupe des dérives sectaires qui peuvent apparaître au sein même de groupes religieux déjà constitués mais il souligne cependant que la majorité des dérives se déroule « dans des contextes le plus souvent déconnectés de la religion ». Il donne ainsi l’exemple de l’affaire dite des « reclus de Monflanquin » au cours de laquelle l’emprise sectaire a conduit une famille à la ruine.

Source : Le 13 du mois, Pierre-Yves Bulteau, n°28, 13 avril / 13 mai 2013.

L’Eglise de l’Unification de retour dans le 13e

En 1978, l’Eglise de l’Unification, connue sous le nom de « secte Moon » s’installait dans le 13e arrondissement de Paris créant alors un « Home-Church » (un foyer église). Jean-François Moulinet, responsable national du mouvement, se rappelle qu’à cette époque, la secte Moon « visitait »beaucoup de familles. « Il y en avait près de 400 dans le 13e ».

Aujourd’hui, les rangs moonistes se sont « effondrés » et la Miviludes rapporte qu’il n’y aurait guère plus que 200 à 300 adeptes en France. L’appellation « Home-Church » a disparu… mais l’Eglise de l’Unification a réinvesti le 13e arrondissement. Elle est désormais installée rue Domrémy, sous l’appellation d’Espace Culture et Paix.

Le 13e arrondissement a été choisi principalement en raison de sa proximité avec les établissements universitaires et l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO). Pour atteindre les étudiants, les moonistes y distribuent des « questionnaires de personnalité »…

Source : Le 13 du mois, Virginie Tauzin, n°28, 13 avril / 13 mai 2013

Association Internationale de Maître Suprême Ching Hai (AIMSCH)

Au Green Garden, un restaurant asiatique situé au bas de la rue Nationale, toujours dans le 13e arrondissement de Paris, la grande prêtresse Ching Hai est partout sur les murs et sur des écrans…

Elle a créé une méthode de méditation et rassemblerait 20.000 adeptes dans le monde. Son association[Suma Ching Hai (Méthode Guan Yin) figurait dans la liste des sectes du rapport parlementaire de 1995. Pour plus d’informations, [lire sur ce site.]] qui était installée à Roquebrune-Cap-Martin (06) en 2008, a défrayé la chronique à plusieurs reprises.

Ching Hai a investi dans de nombreux restaurants végétariens et végétaliens. Elle est décrite comme celle qui a lancé « l’international Loving Hut” un groupe de restauration végétalien. En 2011, il y avait 135 restaurants dans le monde.

Source : Le 13 du mois & Wikipedia, 13 avril / 13 mai 2013.

Les journalistes ont pris leur bâton de reporter et sont allés visiter les lieux de réunion et de culte, à la rencontre d’adeptes de mouvements variés, sis dans le 13e arrondissement parisien.

Témoins de Jéhovah de la congrégation Paris-Masséna

La Salle du Royaume de la rue Régnault a été rénovée en 1997. La congrégation qui réunit la moitié des adeptes du 13e arrondissement, est l’une de plus importantes de la capitale.

La journaliste s’y est rendue en reportage.

Deux heures durant, les « frères » et « soeurs » présents suivront un exposé et étudieront un « texte » avec en filigrane, cette « idée-mère » : le « Monde nouveau » qui survivra à la guerre opposant Jéhovah (Dieu) à l’humanité est proche, « et seuls les plus dévots, au nombre de 144, y survivront »…

Source : Le 13 du mois, Virginie Tauzin, n°28, 13 avril / 13 mai 2013

L’antoinisme est-il une secte ?

Un temple du culte antoiniste, facilement repérable à sa couleur blanche, se dresse rue Vergniaud dans le 13e arrondissement.

La journaliste s’est jointe, un lundi matin, à la quinzaine de fidèles venus assister à la lecture des « dix principes de Dieu par le Père », autrement dit le « credo antoiniste ».

Le « Père » en question, Louis Antoine, est le créateur du culte. En 1884, il s’intéresse au spiritisme puis, se découvrant des dons de médium, rompt avec la religion catholique pour se consacrer à des pratiques de « guérison » sur ses disciples, tout en leur prescrivant des remèdes. Après des ennuis avec la justice, seuls des « moyens spirituels » seront employés par la suite. Aujourd’hui, ce sont des « guérisseurs » qui sont censés avoir hérité du don du Père Antoine. Ils reçoivent en « consultation ». Pour Anne-Cécile Bégot, une sociologue qui a fait une étude sur le culte antoiniste, la formation de ces « guérisseurs » est très sommaire : « ils ne sont pas là pour guérir » mais servent « d’intermédiaire » avec le Père Antoine.

Les adeptes, appelés des « costumés », majoritairement des femmes, sont au nombre de 49 à servir bénévolement au temple de la rue Vergniaud. Il existe 32 temples en France.

Le culte antoiniste figurait dans la liste des sectes du rapport parlementaire de 1995. Pour sa part, le président de la Miviludes, Serge Blisko, signale que ce culte n’a pas fait l’objet de signalements.

Source : Le 13 du mois, Rozenn Le Carboulec, n°28, 13 avril / 13 mai 2013

Scientologie / Le message ambigu de la Commission des citoyens pour les droits de l’homme (CCDH)

Il y a un mois sur la place d’Italie (Paris 13e), trois militants de la CCDH étaient venus dénoncer la consommation abusive des psychotropes en milieu carcéral.

La CCDH a été créée par la Scientologie en 1969 aux Etats-Unis : cette information figure sur leur site internet. A Paris, la porte parole nationale de la CCDH, Coralie Gamet, soutient pourtant que la CCDH est indépendante…

L’association française qui revendique un petit millier de membres édite un matériel pédagogique « nombreux et varié », ainsi qu’un DVD : « Drogues psychiatriques, médicaments ou menaces ». Tourné en France, le documentaire a été réalisé et financé par une équipe américaine. Le journaliste a montré le film au directeur de l’Association de santé mentale du 13e arrondissement, à la fois psychiatre et psychanalyste, Vassilis Kapsambelis. Il y a vu un film animé d’une véritable haine à l’égard des psychotropes, présentés comme une « menace pour la suprématie culturelle de la France ».

Source : Le 13 du mois, Julien Paris, n°28, 13 avril / 13 mai 2013