Quinze ans de prison pour le magnétiseur violeur

Jean Chevalier, magnétiseur installé dans le département de l’Indre, a écopé de 15 ans de prison pour des viols commis sur quatre soeurs mineures entre 1995 et 2002. Si les quatre victimes étaient présentes et ont témoigné de ce qu’elles ont subi devant la cour, seules deux avaient porté plainte.

L’homme est entré dans la vie d’une mère de famille et de ses deux soeurs à l’occasion du décès de leur père en 1992. Désemparées, elles avaient fait appel au guérisseur pour des séances de soins facturées entre 500 et 600 francs (80 à 90 euros) la demi-heure. Tombées sous son emprise, les femmes lui laisseront la jouissance d’une maison en Alsace, et l’une d’elles fera un testament en sa faveur tandis qu’une autre contractera de gros crédits à la consommation.

Quant aux agressions envers les quatre petites filles, elles débuteront en 1995, alors qu’elles n’étaient âgées qu’entre huit et douze ans. Âgé, lui, de 58 ans, sans travail, l’homme profitait de loger sous le même toit qu’elles pour en abuser sous prétexte de séance de guérison. Les abus étaient devenus un rituel quotidien qui durait à chaque fois une trentaine de minutes. Au cours des nombreuses années d’agressions et de viols, deux d’entre elles se sont retrouvées enceintes et ont dû avorter à l’âge de 14 ans pour l’une et 17 ans pour l’autre.

Pour défendre l’accusé qui nie les viols, son avocat émet des doutes sur la réalité des abus. Pour lui, leur dénonciation après 15 ans de silence les rend douteux, et la bonne scolarité des jeunes filles ne reflète pas de traumatisme. De son côté, l’accusé inverse les rôles et prétend que les jeunes filles l’avaient provoqué. Et lorsque les questions des avocats deviennent gênantes, il digresse sur « ses pouvoirs », « les vies antérieures. » L’homme qui a déménagé plus de onze fois en vingt ans, avait déjà été l’objet d’une plainte pour escroquerie en 1985, déposée par le fils d’un homme qui en plus d’avoir payé 150 séances, avait fait don de biens personnels.

(Sources : La Nouvelle république, 10.03.2020, 11.03.2020 12.03.2020)

 

  • Auteur : Unadfi