Les scientologues français s’en prennent à l’Ecole nationale de la magistrature

Les adeptes de Ron Hubbard s’en sont pris à l’Ecole nationale de la magistrature (ENM) : ils sont convaincus que si la justice française les a condamnés à plusieurs reprises, c’est parce que ses magistrats sont « partiaux ». Pour les Scientologues la faute en revient à l’ENM qui organise chaque année des sessions de formation portant sur les dérives sectaires, auxquelles assistent une quinzaine de magistrats.


Les scientologues se sont adressés à la Commission d’Accès aux Documents Administratifs (CADA), afin d’obtenir « tous les fichiers des cours et supports distribués par l’ENM sur le sujet depuis 1998 » ainsi que « la liste des formateurs et des magistrats y ayant assisté ! »

Il semble que leur objectif soit de constituer « une liste noire des juges qu’ils considèrent « entachés » pour faire invalider leurs décisions » dans les affaires les concernant.

Xavier Ronsin, directeur de l’ENM, raconte que les scientologues ont également essayé d’assister à ces sessions. Cet accès leur a été refusé car ces cours ne sont pas publics. « Ils ont même été jusqu’à se réunir devant l’école, et nous avons dû placer un appariteur. Mais la Scientologie est dans le pur fantasme, nous sommes une école républicaine, pas une fabrique d’endoctrinement anti-Eglise de Scientologie. Aucun groupe ne peut nous imposer ses choix. Il faut en revanche se demander pourquoi ils se sentent à ce point concernés par ces cours ! »

Suite au recours de la Scientologie auprès de la CADA, le tribunal administratif de Paris leur a accordé, le 23 décembre 2013, le droit d’obtenir les documents pédagogiques « mais pas les listes de noms des intervenants et participants, au nom de la protection de la vie privée ».

Insatisfaite, « la Scientologie souhaite désormais recourir au Conseil d’Etat », révèle maître François Jacquot, avocat du Celebrity Centre.

Source : Le Nouvel Observateur, Marie Lemonnier, 20.02.2014